Grosse journée de piste devant nous, nous partons à 8 heure après les toasts au feu de bois et le rapide paquetage du campement. Après une heure de route nous bifurquons au nord sur la route de Kulumbura, communauté aborigène donc l'accès et encore fermé, mais qui amène peu avant à la route qui part aux Mitchell Falls.
Nous faisons un bref arrêt à Drysdale Station, histoire de jeter un œil, de constater que le prix de l'essence continue son ascension, et de nous plonger un peu plus au cœur de l'Australie… Cette petite ville à pourtant tout en quelques maisons: un bistrot, un petit magasin qui fait pompe à essence avec un atelier mécanique à l'arrière, un réservoir d'eau et une pompe branchée à la classique éolienne, une "cabine" de téléphone publique cachée dans un vieux frigo et une piste d'atterrissage de brousse qui permet aussi aux plus fortunés, de faire le survol des Mitchells Falls en avion ou en hélico pour permettre une dépose et une baignade à 500$ mais en économisant de longues heures de tôle ondulée!
La suite de la route est de plus en plus cassante et la tôle ondulée nous met les nerfs à rude épreuve. La route est peu intéressante à part les innombrables passages de rivières mais les abords sont magnifiques et la nature pleine de surprises…:
taureaux sauvages, lézards à collerettes, dingos et oiseaux magnifiques!
Le passage de la rivière King Edwards est LE moment délicat de la journée: beaucoup d'eau (70cm au moins), pas question d'aller vérifier le parcours... crocos obligent, et un trajet à chercher en virage ce qui n'arrange rien!
Je me lance en premier préférant l'inconnu au stress de savoir à quoi m'attendre…: 4x4, différenciel bloqué, 2ème en rampante et c'est finalement assez facile même si effectivement le niveau d'eau est assez impressionnant avec l'eau qui entre facilement par les portes surtout en amont de la rivière dont on sent l'eau pousser contre le flanc de la voiture. Sam qui nous suit, mouille largement sa plaque!
Soulagé par ce passage difficile, nous nous arrêtons plus loin au bord de la même rivière, pour constater que nous avons été précédé par des … caravanes!!! Comme souvent on est épaté par ce que les gens, souvent des retraités en plus, font ici pour aller se perdre avec leur bateau de pêche et leur caravane!
Un peu plus loin nous faisons une grosse cueillette de branche pour alimenter les feux des prochains jours, le parc national autorisant les feux mais pas le ramassage pour protéger les animaux qui trouvent refuge dans les bois morts. Marchepied rempli de bois, nous poursuivons la route et pour bien lancer la partie la plus sauvage de notre trip, Julie nous débusque un peu plus loin une tête de buffle bien conservée! On avait vu peu avant à la station de Drysdale une voiture "décorée" par un de ces crânes: tout content, je la fixe sur notre pare-buffle. Elle est du plus bel effet et fait la joie des garçons! Ça y est cette fois, on est intégrés!
Nous arrivons au campement du parc national des Mitchell Falls largement assez tôt pour monter le camp, bien fatigué après 7h de secousses et de poussière. Devant nous, un groupe de 20 motards s'est installé, en autonomie complète, encore couverts de rouge et à peine secs des nombreuses traversées faites à pleine vitesse. Pour les grands crossings, ils plantent une poutre à travers chaque roue et portent leur moto à quatre, faisant donc à chaque fois 4 alles retours les pieds dans l'eau: qui a peur du croco??? Pas la moto!!
Une grande et belle place d'herbe fauchée nous accueille et nous permet de mettre nos deux voitures et notre tente, sans poussière rouge, sans caillou et sans fourmilière, avec un foyer bétonné pour nos longues soirées sous les étoiles. En plus le camp a une réserve d'eau pompée dans la rivière qui le borde et qui moyennant un peu de cuisson peut être bue: le luxe total! Baignade prudente avant la nuit histoire de se débarrasser de la poussière qui est entrée partout… les crocos sont présents, mais d'eau douce ici, donc timides et plutôt craintifs, certainement déjà éloignés la présence des nombreux campeurs.
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