ça y est, cette fois on y est! Après tous les plans et les fantasmes, nous partons pour la Gibb River Road. A force de préparer notre voyage on a bien fini par se rendre compte que cette route mythique n'est plus ce qu'elle était. Mais sa réputation est universelle ici et chacun va de son commentaire quand on l'annonce au programme! Il faut dire qu'elle a été un des itinéraires 4x4 les plus connus et du coup s'est démocratisée au point de perdre peut-être un peu de son attrait pour les aficionados du tout-terrain mais en restant un itinéraire très apprécié avant tout pour sa traversée d'une région magnifique, le parc national des Kimberleys. Les puristes en mal d'aventures et à la recherche de l'adrénaline procurée par l'éloignement extrême et l'hostilité des éléments, se tournent plus facilement vers les déserts ou les chemins de traverse, les pistes en montagne et les traversées de rivières. Pour nous c'est quand-même 650km et 7 à 10 jours où l'on essayera d'être en autonomie complète, même si on sait qu'on trouvera du fuel, de l'eau et sûrement un ou deux paquets de chips sur le trajet. Question éloignement, la présence de road trains sur le tracés, le développement touristique, et un ou deux points de réparation de pneus et de moteurs, rend l'aventure un peu moins stressante et notre meilleur passeport sera certainement notre Landcruiser.
Nos connaissances valaisannes Fanny et Sam, suivent de près avec la même voiture, ce qui est également un point de soulagement. Pour eux ce sera le galop d'essai, avant justement d'attaquer le Simson Desert et la French Line, grosse aventure en convoi dans l'immensité des dunes des déserts du centre australien. A deux, il y a moins de concessions à faire sur le matériel de secours et de réparation, et cela souligne une de nos difficultés de voyage à 5 dans une voiture: la gestion du chargement et les choix qui vont avec, le plus absurde étant certainement de traverser le continent avec du matériel de surf et de kite!
Notre première étape est en fait hors Gibb River Road et sur les conseils de Fanny, permet de contourner la première partie de l'itinéraire qui n'est pas intéressante, tout en ajoutant deux petites curiosités: les Geiki et Tunnel Creek.
Contre toute attente, le trajet est magnifique et nous croisons en alternance, rivières et Billabongs, et désert parsemés de Baobab et émaillés de termitières avec des styles de construction et de couleurs variables témoignant de colonies bien différentes. Superbe lumière, pureté de la nature.
Nous arrivons à la tombée de la nuit sur la bifurcation qui nous conduira sur l'itinéraire prévu et commençons la piste de tôle ondulée qui est déjà marquée en dépit du début de saison. La corrugation vient immanquablement abîmer les routes de terre mais est remise plus ou moins à plat à la saison des pluies et se recreuse avec le temps et surtout avec le passage de voiture dont la pression des pneus n'a pas été baissée par des touristes flemmards… On nous avait dit que la route était actuellement en très bon état, permettant une meilleure vitesse et surtout un trajet moins secouant, vibrant, bruyant et au final fatiguant!
Les 10 premiers kilomètres sont d'entrée magnifiques: de grands blocs de rochers empilés s'étendent d'un coup à perte de vue parsemés de baobab au milieu des hautes herbes. Nous arrivons rapidement au terrain vague qui nous abritera pour la nuit gratuitement.
Un billabong nous apportera même de l'eau douce pour nos douches et notre vaisselle; côté artificiel, creusé comme réservoir d'eau de pluie pour les besoins des constructions de route aux alentours, nous garantit presque l'absence de crocodile, même si on est clairement dans leur territoire.
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