Journée de repos bien méritée après la longue route d'accès; nous partons pour la journée, préparés à une marche d'approche de 2h30 selon certaines références, 1h30 selon d'autres. On imagine qu'une heure suffira mais nous partons avec de l'eau et des provisions pour la journée avec l'espoir de pouvoir nager un peu dans les bassins supérieurs, à l'abri des salties qui se sont appropriés le fleuve jusqu'en bas des chutes. Sam et Fanny partent en avance nous permettant de commencer par une heure d'école…
Montée au pas de charge, on règle la balade en ¾ d'heure: décidemment on ne saura jamais comment utiliser les infos de temps de marche ici! Mais la marche est très agréable, joli sentier se frayant un passage entre les herbes hautes, les palmiers et les blocs de rocher.
Nous sommes en fait sur un plateau descendant jusqu'à l'océan et les cours d'eau font une chute de 80m environ avant de poursuivre. C'est ce qui explique pourquoi les salties, crocodiles de mer et d'eau douce, ne sont pas présents sur le plateau: ils remontent les estuaires, parfois sur des centaines de kilomètres, mais ici, ils sont arrêtés par les chutes. Nous traversons les pieds dans l'eau une première rivière avec, immédiatement à notre droite, première série de chutes très impressionnantes! On est là les pieds dans l'eau avec ce grondement sourd à quelques mètres de nous, alors qu'un peu plus de courant rendrait la traversée trop dangereuse! C'est toute la magie de ces parcs australiens: la nature y est totalement préservée et seuls de discrets balisages permettent de ne pas se perdre! Pas de barrière, d'échelle ou de pont, et chacun marche naturellement dans l'eau en essayant de ne pas finir à l'horizontale sur les dalles glissantes! Seule une inscription "Cliff danger area" est là pour signaler le risque de chute!
A droite...
et à gauche!!!!
500m mètres plus loin la rivière est plus large, plus profonde et s'éloigne en petites cascades vers les 3 grandes marches des Mitchell Falls. Le niveau d'eau est encore très haut et un panneau mis par le ranger déconseille la traversée. Malgré cela plusieurs personnes traversent ou ont traversé, de l'eau jusqu'au haut des cuisses sur les dalles extrêmement glissantes surtout compte tenu du fort courant.
De l'autre côté on peut mesurer le niveau de réussite à la hauteur de la zone sèche sur les habits des marcheurs… Fanny, que nous avons rattrapée, a manifestement eu droit à un bain et Sam se lance avec un bâton! Nous faisons de même et chez nous c'est Julie qui a droit à un, non deux, bains… L'intérêt de traverser la rivière est simplement que la vue depuis l'autre côté est bien plus belle sur les chutes en enfilade à moins de prendre un des hélicos qui font les rotations depuis le campement et posent à proximité.
Nous mangeons là, sur un gros bloc de rocher au sommet des chutes avec cette masse d'eau qui gronde devant nous!
De retour nous cherchons une zone pour nous tremper: pas trop près des chutes…, mais la rivière fait plusieurs petites marches en cascade avant les grandes chutes et dessine ainsi plusieurs piscines où le courant et presque nul avant de replonger sur quelques mètres vers la piscine suivante. C'est là que la baignade est décrite comme possible!
Nous nous risquons sans grande appréhension, cinquante mètre nous séparant de la prochaine petite chute, qui de surcroît de descend que de quelques mètres.
Par contre en amont, la chute suivante génère sur une vingtaine de mètre un gros bouillon et s'écoule sur 10 mètre de large entre deux "murs" de 2-3 mètres dans un fort courant avec le quel nous passons deux bonnes heures à jouer! Je ne me suis jamais autant amusé!!!
D'abords prudents, nous avons petit à petit constaté que le fond de la rivière n'avait presque pas de rochers saillants, présentant une grande dalle glissante. En essayant de remonter à pied sur cette patinoire face au courant, nous avions déjà trouvé un joli challenge! Mais nous avons ensuite essayé de remonter par le bord, nous agrippant tant bien que mal au bloc presque verticaux du bord: en se lâchant, on se laissait emporter par le courant! Finalement en prenant de l'élan on constate que l'on arrive à traverser la rivière et surtout, que de l'autre côté le courant remonte vers la chute, presque de manière aussi forte!!! En prenant le bon "rythme" on arrive donc à nager dans une sorte de mouvement perpétuel, repartant vers la mousse et le bouillon de la chute avant de repartir en aval vers la piscine! Attention de ne pas louper le courant de retour, sinon c'est un aller simple vers la zone calme, et un retour à pied par les bords ou un lente remontée à contre courant le long des murs glissants: génial!!! Malheureusement Sam et Fanny, moins à l'aise dans l'eau préfèrent nous regarder, mais la famille au complet s'amuse comme jamais!!
Finalement nous trouvons presque à fleur d'eau un rocher plat assez rêche, permettant une bonne agrippe à 1-2 mètres du bord. En négociant bien on arrive à s'y mettre debout et c'est un nouveau jeu: prendre cette forteresse et essayer de la garder contre les envahisseurs, ceux qui attaques depuis le bord, mais le mètre à parcourir est dans un très fort courant et n'est pas facile, ceux qui remontent depuis l'aval, un tout petit peu protégés du courant par le rocher lui-même, et ceux qui attaquent à pleine vitesse depuis l'amont avec le courant, essayant de s'accrocher aussi sur le rocher!!!
Du délire! On ressort après plus de deux heures de lutte acharnée dans cette marmite, complétement fourbus, les muscles tendus et un peu meurtris par cette séance d'aquagym extrême!
Le temps d'observer de superbes fourmis à abdomen en goutte d'or et c'est déjà l'heure de rentrer. La marche de retour est nettement plus pénible: fatigués, ramollis, mais heureux!
Nous soupons au coin du feu, mais la séance du jour aura eu raison de notre énergie et à 19h30 nous sommes tous au lit avec cette saine fatigue d'après les gros efforts!!
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