Nous quittons le camp de Savannah, un peu l'arnaque quand-même, avec ses 60$ la nuit pour la famille, et pas vraiment de confort en plus. Il y avait la douche, certes, mais vu le nombre de gorges qu'on visite chaque jour, on est douché pour par cher toutes les 3 heures!
La destination suivante est le camp de Dales Gorges, un camp type parc national cette fois, qui devrait donc être moins cher et tout aussi bien, sans les douches. Sur le trajet, nous nous arrêtons pour faire la gorge de Hancock. Le chemin est quotté classe 5 et s'avère être super ludique. D'abord la gorge est magnifique avec ses contrastes de couleurs entre le vert très dense de la végétation du début et les infinis dégradés de rouge des parois en réglette. On a l'impression d'être dans un jeux de Kapla savamment empilé! La marche se fait en suivant une de ces "courbes de niveaux" ne laissant parfois pas assez de place pour le pied, nous obligeant à monter ou à descendre de quelques centimètres, pour simplifier l'itinéraire ou éviter de glisser vers l'eau!
Un passage très étroit nous oblige à passer jambes et bras écartés, chacun à sa hauteur. On se régale de ce jeu d'équilibre dans un dégradé de rouge et dans l'air frais du fond de la gorge.
L'eau est très fraîche et n'est pas sans danger. On nous avertit que les secours peuvent mettre des heures à dégager un blessé et l'exemple vécu par un touriste avec une cheville cassée en dit long: accident à 16h, 25°C, tout va bien…, fin de l'extraction par treuillage sur une civière à 5h30 du matin, 1°C au fond de la gorge… qui a l'air pourtant si anodine! Ces gorges ont aussi des variations de début considérables qu'il ne faut pas négliger. Mais les conditions que nous avons sont parfaites et notre balade est juste parfaite, douche comprise!
Sur le retour on croise Sam et Fanny, deux valaisans qui ont passé 4 ans à Sydney pour des raisons professionnelles et qui rentrent en Suisse en faisant 18 mois de 4x4 autour de l'Australie qu'ils connaissent déjà bien… On mesure à quel point notre trip est court, et on pense de plus en plus à écourter la route et à s'arrêter à Darwin, à la pointe nord, au centre, et de faire l'impasse sur toute la côte est. Cairns et sa folie de tourisme coralien dans la grande barrière nous fait de moins en moins envie, avec des prix surfaits et une ville peu intéressante. La pointe nord serait à faire mais rajouterait un gros "détour" dont on a pas les moyen en terme de temps. Ensuite les 2900 km de descente sur Sydney sont une suite de grosses villes côtières avec plusieurs points d'intérêt comme Brisbane, Fraser Island, les Whitsundays Island… Aura-t-on vraiment le temps? Et surtout voudra-t-on se replonger dans la grande civilisation après le côté sauvage de nos 5 derniers mois??? Tout est ouvert mais nos plans risquent de changer!
Les conseils de nos deux compatriotes ne font qu'amplifier nos doutes. Il y a encore tant à faire de ce côté du continent… et 50h de route non-stop de Darwin à Sydney! Nous risquons de les retrouver à Broome, et pourquoi pas de faire un bout de chemin sur la mythique Gibb River Road, 630km de 4x4 sur la route du bétail. Une expédition qui fût un must pour les adeptes du tout terrain, et qui se démocratise un peu, permettant son accès aux touristes plus ou moins avertit que nous sommes. Notre Land Cruiser étant certainement notre meilleur atout! En attendant on prend déjà rendez-vous pour la soirée, que nous partagerons avec eux sur le prochain site de camping.
La partie "Est" du parc présente d'autres gorges mais moins d'itinéraires "canyoning", ce qui ne nous empêche pas de faire une jolie balade sur le chemin du camp de Dales dans la gorge de Kalamina.
Le soir nous retrouvons Sam et Fanny, qui nous font partager nombre de leurs trucs et astuces notamment sur Sydney qu'ils connaissent particulièrement bien. Comme à chaque rencontre, ces gens nous transmettent leur plaisir et leurs coups de cœurs et nous partons nous coucher avec l'envie de découvrir la ville! D'ailleurs il ne nous est pas possible de continuer à discuter dehors avec les cartes topographiques, car nous sommes envahis par les papillons de nuit et peut-être aussi les moustiques.
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