Cette fois c'est au tour de Valé de nous quitter… "Pauvre ami de Morges!!!" (son expression fétiche, qu'elle a découvert chez nous…) elle aura vécu un sacré mois! 4x4 et isolement, kite et snorkeling de rêve dans des endroits uniques, ses 4 semaines auront été bien variées! Pour nous c'était un bol d'air suisse de l'avoir avec nous, comme à l'époque où nous passions presque 100% de notre temps libre ensemble! Même ambiance, même facilité, même plaisir comme si le poids des années n'avait pas eu prise sur nous!
Elle laisse en partant un petit goût bizarre, comme si nous regrettions de ne pas pouvoir la suivre… mais en fait c'est juste un nouveau départ, l'abandon d'un certain confort, celui de savoir à quoi s'attendre, même si ce n'est que de la poussière. Mais ce matin, nous partons pour une autre aventure, et beaucoup plus éloignée de la civilisation… Le nord c'est loin, très loin de tout, perdu, c'est peut-être encore très mouillé (même si le dernier cyclone est éteint depuis longtemps!), plein de mouches, de crocodiles, de serpent… Bref c'est l'Australie qu'on ne connaît pas donc celle qui inquiète un peu! Mais d'après les personnes qu'on croise, c'est assurément la plus belle, la plus pure. On part donc avec ce petit rien d'appréhension qui rendra la découverte d'autant plus marquante.
Nous faisons route vers l'est, quittant l'océan indien et la vie de plage pour un bon moment, le nord ouest ne s'y prêtant pas semble-t-il et l'est étant un peu loin pour y penser… (4000km). Au programme le parc national de Karijini dans lequel nous passerons une bonne semaine.
En quittant Coral Bay nous plongeons une fois encore vers ce désert, ici occupé sur des centaines de kilomètres par toute sorte d'insectes plus ou moins rampant, avec pour seule présence visible, les milliers de termitières qui décorent la campagne comme nos meules de foins.
Le pays est habité, mais pas par les hommes. Nous roulons 500km dont une partie faite par Julie que l'on commence à "lâcher" sur les grands axes, même si… Et puis alors, en une heure, elle aura laissé passé un camion et n'aura pas eu l'occasion de croiser quelqu'un… Seul un cycliste arrêté à l'ombre de son coupe-vent aura été dépassé… Quel courage! Ou quelle folie???
Le désert est superbe offrant ce spectacle changeant sans en avoir l'air, où tout à coup les arbustes sont plus verts, ou la terre plus rouge, ou les herbes plus jaunes, ou les rochers en petits monticules, ou les collines plus hautes, ou la plaine plus infinie… On se rappelle les étendues désertiques de l'ouest américain, la traversée de désert avec le confort d'une piste en bitume au milieu.
Après 600km sans croiser le moindre village, la moindre maison, même pas à l'horizon… nous nous arrêtons comme d'habitude sur une aire de repos très peu aménagée et gratuite, et sommes accueillis pas des milliards de mouches!! On les avait presque oubliées celles-là!! Quelle plaie! On se rue sur nos filets, montons la tente à la hâte et nous réfugions, table et banc compris, à l'intérieur, en attendant que les moustiques prennent le relai! Ahhh, si il y avait une chose à changer ici…!! C'est fou comme on a de la peine à s'habituer à ces mouches, mais quand 20 d'entres elles cherchent se disputent le peu d'humidité qui sort de notre bouche, nez ou coin de l'œil, on perd encore vite patience!
Côté sol, on a le choix entre le bush pur, avec ses buissons et sa terre rocailleuse rouge et la piste ou une zone désherbée pour sa construction. La zone de repos est couverte de cailloux et mal pratique pour y planter une tente. Finalement on se met dans un embranchement de la piste, et plantons difficilement 4 sardines histoire de stabiliser les 4 coins de la tente. Heureusement ses arceaux sont fixés ensemble au sol et permettent une forme d'auto-maintient bien pratique. La poussière est partout, sur la moindre partie de la carrosserie, sur le moindre centimètre de nos sacs sur le toit, et même un peu dans la voiture, infiltrée par les joints mobilisés par les tremblements de la piste. On tend une bâche entre la voiture et la tente, déterminant trois zones, la une, rouge, c'est la poussière en chaussure, la deux, bleue, c'est la bâche IKEA en chaussettes, et la une, verte, c'est la tente, le repos, l'espoir de n'avoir ni mouches, ni fourmis, ni poussière… La bâche est plus facile à balayer, et les chaussettes sont le meilleur moyen qu'on ait trouvé d'arriver au lit avec les pieds propres sans entrer dans la tente avec les chaussures, et sans "nettoyer" le sol de la tente avec nos pieds avant d'entre dans nos sacs de couchages… Mais tout cela n'est probablement qu'une vaine illusion et nous finirons par la manger, la respirer, puis la transpirer, cette poussière rouge qui fait l'Australie!
Fermetures éclaires fermées, on goûte une soupe à l'abri de notre tente qui, sans sa pelure extérieure, ressemble plus à une gigantesque moustiquaire. La pleine lune est si puissante que sa clareté illumine la tente et nous permet de jouer aux cartes sans lampe. Mais on ne sait rien de l'humidité ici et il nous faudra mettre la deuxième couche plus tard, histoire de ne pas être trempés par la rosée.
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