jeudi 31 mai 2012

Le coup de la panne...

Aujourd'hui nous partons pour Darwin, qui sera le point le plus nord de notre trip australien, le plus nord, le plus tropical, le plus chaud etc… Mais avant nous partons encore nous balader aux Wangi Falls, une des attractions du Litchfield National Park.

Gigantesque piscine au pied d'une double cascade, très haute et fine à gauche plus basse et large à droite. La "piscine" est "crocodile managed" c'est à dire qu'en principe elle n'est ré-ouverte à la saison sèche que lorsqu'il est établi qu'il n'y a plus de salties et que seuls les freshies risquent d'être rencontrés.

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Le fond du bassin est peu profond sauf près des cascades où l'eau à creuser de grandes vasques. En nageant jusqu'au fond, on remarque des zones d'eau plus chaudes que d'autres et en nous arrêtant sur les contres-forts de la chute de gauche, on sent nettement de l'eau chaude arriver par endroit. En fait une mini-chute séparée de la principale, sort à 30° du milieu de la falaise et s'accumule dans une baignoire suspendue à 3 mètres de l'eau. Mesurant près d'1.5m de diamètre et d'une profondeur insoupçonnée de 2.5m, cette sorte de bénitier nous offre un balcon-jacuzzi depuis lequel nous regardons les garçons sauter comme d'habitude enchaînant back-flip, gamelles et plateaux!!! Cet endroit est complétement incroyable!

Les 130 km qui nous séparent de Darwin sont en partie de la piste mais sans difficultés prévues. Corogation et compagnie… mais pour un court moment.  La route est toujours sinueuse et la forêt tropicale nous entoure, palmier et herbes un peu plus basse que les spiniflex géant (sorte de graminées immenses, jusqu'à 3 mètres de haut) que l'on a beaucoup côtoyer depuis quelques semaines.

Au moment de reprendre la route goudronnée en direction de Darwin, j'entends le classique bruit d'une courroie qui siffle, et on se dit que notre séjour en ville risque de durer plus que le WE histoire de faire vérifier cela avant de poursuivre dans le Kakadu. D'ailleurs la première alerte date déjà de 2 jours, mais j'avais oublié… En accélérant le bruit s'amenuise mais deux kilomètres plus loin, plusieurs voyants d'allument, et un bruit inquiétant vient du moteur… On s'arrête et c'est la fumée! Blanche heureusement! J'ouvre le capot, et tout semble bouillir, un jet de vapeur sort du réservoir de liquide de refroidissement. Je verse dix litres d'eau sur le radiateur et la région histoire de redescendre un peu la température, et constate que les deux courroies du ventilateur sont cassées… Mince! Et à la fois tant mieux, on est maintenant sur un axe probablement fréquenté, et en tout cas infiniment moins seuls que si cela nous était arrivé au milieu de la Tanami Road, 1500km de corogation, que nous hésitions à prendre.

Les courroies font parties du matos de rechange à avoir avec soi en cas de voyage au milieu de nulle part, mais sachant qu'on allait voyager accompagné lors de notre seul vraie longue piste, je n'avais rien prévu. Nous voilà donc coincé, sans réseau téléphonique. Par bonheur la prochaine station essence est à 15 kil, et j'essaie de la rejoindre par petit bout en laissant à chaque fois le moteur refroidir, mais c'est inutile, et finalement je décide de partir en stop chercher une "dépanneuse".

Moins d'une minute plus tard la première voiture passe, et j'essaie de tendre un pouce… sans avoir eu le temps de prendre un peu de recul et de chercher à organiser les choses. Et me voilà à bord de mon "lift" et 10 minutes plus tard en face d'un mécanicien pour auto!! A peine terminée mon explication, le type part téléphoner à Darwin pour commander les courroies… Efficace, le type! Il me conseille ensuite de passer par notre assurance avant de lui demander directement d'aller chercher la voiture et pour éviter des ennuis, je suis ses conseils. La cabine publique posée à côté de son garage (!!) au milieu de nulle part, me permet un téléphone (gratuit!!!) avec la compagnie d'assurance qui me renvoie à la compagnie de Western Australia pour vérifier mon identité vu que je n'avais pas mes numéros de contrat avec moi… et puis je suis reconnecté avec la filiale du Northern Territory. Je me sentais un peu honteux ne sachant en fait même pas où j'étais (quelle ville???) ni où la voiture était restée… (quelle adresse???). J'ai eu beau insister pour dire que j'étais à côté d'un garage qui pouvait me remorquer, la miss a voulu passer par son dépanneur et voir s'il pouvait venir. J'attends donc quelques minutes en musique et voilà ce que j'entends:

"Voilà, c'est bon, la dépanneuse est à côté de votre voiture et ramène votre famille avec la voiture au garage! En fait il passait par là et s'était déjà arrêté à côté…"

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Là j'ai eu besoin qu'elle répète… parce que ça m'avait l'air un peu gros! Eh bien non, c'était ça…

C'est le genre de suite de coup de bol que je n'oserais même pas inventer…!

Un quart d'heure plus tard, deux véhicules arrivent en même temps au garage…: un courrier express avec les courroies, et un camion avec le 4x4 et la famille au complet!

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Je suis sidéré. En moins de trois heures la voiture est dépannée ET réparée, avec en plus un nouveau joint sur l'axe arrière qui avait souffert de nos nombreux passages à l'eau! Tout ça un vendredi après-midi, alors que la même chose en version prévue, nous aurait coûté plusieurs jours! Qui a dit que l'Australie était un grand pays et qu'il valait mieux éviter les pannes… Trop de bol!

On arrive donc à Darwin avec un tout petit peu de retard et pas assez de marge pour rejoindre le campement gratuit suivant. On s'arrête donc au camping, "Top Tourist", top naze en fait, sans électricité sur un site sensé l'avoir, avec de l'eau à des kilomètres, des commodités sales et un coin vaisselle délabré! Tout ça pour 60$ ! Mais avec la promiscuité et le bruit de la ville, des voisins, et de l'aéroport en plus! Ahh, le retour à la civilisation est difficile!

mercredi 30 mai 2012

Litchfield National Park

On est toujours vivant, ni grillés, ni dévorés!! On en profite pour relancer un peu d'école et pour vider le sable des deux appareils de photos (une heure par appareil... ) puis partir visiter un bout du parc.

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C'est toujours un peu la même chanson à savoir, observation de la nature en balade, et baignade dans des bassins naturels ou sous des cascades, histoire de les laver les pieds??

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Le premier site, Buley Rockhole ne fait pas exception. Nous passons un moment à nous faire masser dans l'énorme jacuzzi en regardant un énorme goana (très gros lézard façon iguane) nous regarder le regardant nous regarder le regardant. Bref on ne sait plus trop qui regarde qui! Nous nous baignons chacun notre tour, lui et nous, puis nous réchauffons au soleil!!

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De retour à notre campement nous nous arrêtons car la forêt est à nouveau bien en feu! On apprend à se comporter dans ces bushfire et arrivons désormais à ne plus stresser lorsque nous savons qu'une zone déjà brulée nous sépare du feu. Le retour en arrière n'est pas possible par le sol à moins que la frondaison ne prenne, mais là ce serait un autre type de feu! Lorsque le front de feu n'est pas trop haut, on arrive à passer par-dessus et à regarder le feu depuis l'arrière en se déplaçant avec lui! C'est assez fou!

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ne autre voiture s'arrête pour regarder et c'est un couple de Belge qui nous rejoint. On en profite pour discuter de nos voyages et nous sommes pour la première fois confrontés avec des gens très déçu par l'Australie! Partis pour une année, ils viennent de décider d'abandonner après 4 mois, et de rentrer en Belgique, dégoûté par l'accueil des Australiens qui les prennent systématiquement pour des backpackers français, précédés par une réputation décidemment bien sombre, de profiteurs et de voleurs. Impossible de faire les courses sans se faire vérifier un peu agressivement le contenu des sacs, contrôles de police réguliers et désagréable, attitude sans cesse méfiante des locaux… Bref, un grand raz le bol, et une envie de passer à autre chose, les pousse à faire demi-tour! On leur propose de se joindre à nous pour la soirée et notre camping tout proche, mais le feu leur fait peur et ils décident de quitter le parc! Dommage!

Il est grand temps que les backpackers changent d'attitude car on entend de plus en plus de gens sous-entendre que les visas de vacances-voyages dont bénéficient Français-Belges-Canadiens pourraient bien être dénoncés comme l'ont été ceux des Allemands qui étaient devenus trop nombreux! Triste constat…

De retour à notre campement nous partons marcher un peu jusqu'aux Florence Falls, grandes cascades toutes proches de notre camp. Joli bassin, plein de monde notamment encore une course d'école venu par un autre accès, et équipé de masques et de tubas pour regarder les nombreux poissons du coin.

De retour, Jolan découvre une colonie de Green Tree Aunts, fourmis vertes arboricoles, qui ont l'incroyable particularité de construire leur nid avec des feuilles à même les branches. "Prenant" typiquement trois feuilles consécutives sur la même branche, elles les soudent bord à bord pour créer une sorte de boîte vivante qu'elles ferment par une membrane et dans la quelle elles installent leur nid!! C'est proprement époustouflant!

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mardi 29 mai 2012

Nitmiluk National Park et Litchfield

Réveil enchanteur au milieu de centaine d'oiseaux d'espèces variées et pour certaines nouvelles pour nous.

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Grandes perruches, perroquets multicolores, cacatoès blancs et même un de ces grands cacatoès noir à queue rouge! Superbe!!

Un peu plus tard en repartant du parc, on verra même un Jalibu, très grand échassier noir et blanc, sorte de fils naturel peu probable entre un marabout et une cigogne.

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Le parc national de Nitmiluk est le parc autour des Edith Falls, connues pour se jeter dans une sorte de petit lac, permettant la balade en kayak jusque dans les gorges en aval du lac. Le lac vient de rouvrir à la baignade, les "salties" ayant été considérés comme absents après des études menées récemment à la suite de la saison des pluies et des inondations du cyclone qui a amené 8 mètres d'eau dans la rivière et 1.5m dans tout le parc!! Tout avait été détruit ou emporté et l'importance des inondations a été telle que des crocos d'eau salée auraient tout aussi bien migrer jusqu'ici. Le campement est joli et nous avons même droit à un grand bout d'herbe pour notre tente, une première dans un parc national pour nous! L'eau est largement présente ici, même à la saison sèche grâce à la rivière et au lac. L'arrosage est donc de mise et c'est bien agréable surtout que cela attire les oiseaux qui viennent boire aux jets d'eau. Nous avons la chance de tomber dans une période sans moustique et sans mouche ou presque. Probablement juste la bonne période entre la "wet" et ses moustiques et la "dry" et ses mouches… Nous profitons de cette aubaine pour faire un peu de lessive, d'école et de traîner un minimum avant de partir nous tremper rapidement dans le lac. Le but du moment est le Kakadu, plus au nord et nous ne faisons que de rapides excursions sur les environs des campements que nous choisissons quand-même dans des coins intéressants ou du moins jolis!

Nous avons prévu de passer la nuit suivante à Litchfield National Park, un parc un peu moins touristique que le Kakadu mais prisé des locaux, à 150 km au sud de Darwin.

La route est belle, dans une nature de plus en plus verte et dense. L'herbe perd petit à petit sa couleur jaune pour se parer de vert et les palmiers se densifient à tous les étages. On continue par contre à longer de grandes zones en feu, et assistons à une intéressante scène de mise à feu d'une colline par le département du feu: d'abord un type en combinaison marche dans la savane traînant derrière lui un arrosoir en terminé par une grande flamme et boute le feu à la zone.

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Le vent fait ensuite son office et embrase petit à petit la zone. Ensuite une équipe de pompier passe et refroidit la zone venant de brûler avec de l'eau, j'imagine pour éviter une propagation à contre-sens en cas de changement de direction du vent! Depuis le temps, c'est la première fois qu'on voit une situation "contrôlée" et bien rôdée, car nous avons surtout vu des incendies certainement spontanés, d'autres totalement hors contrôle, et pour ceux qui semblaient volontaires ils étaient toujours sans surveillance.

Julie profite de l'éloignement pour s'entraîner un peu sur la route un peu trop étroite et sinueuse pour son expérience et la taille de notre voiture et le stress a rapidement raison d'elle!

Nous arrivons en fin de journée à Litchfield où nous nous arrêtons un instant pour observer les termitières encore une fois différentes des précédentes!

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Partout les formes, les tailles, les couleurs changent dans une zone donnée et c'est assez fascinant de voir ces constructions et et cette uniformité architecturale en fonction de la colonie! Ici, deux types se côtoient: d'immenses constructions pointues dont certaines font plus de 5 mètres!!! et de plus petites très étroites et plates comme des lames de couteau, disposées comme des stelles funéraires et qui ont la particularité incroyable d'être toutes orientées dans l'axe nord-sud. Appelée termitières magnétiques, elles sont organisées pour permettre une optimisation de la température intérieures et adaptées aux variations extrêmes de l'endroit! Fascinant!

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Le parc de Litchfield comporte plusieurs campements et le premier visé est complet, une première, peut-être à cause d'une course d'école avec plusieurs classes au complet ayant envahit le camp. Nous devons chercher ailleurs et c'est peu être mieux ainsi! Le suivant, à quelques kilomètres seulement, nous entraîne dans une chemin assez raide, réservé aux 4x4, puis à travers une zone en feu, encore!!! Le campement s'étend, en bord de bushfire, enfumé et dans une ambiance extraordinaire, les crépitements de l'incendie se mélangeant au ruissellement de l'eau toute proche, de l'autre côté! Plusieurs campeurs sont déjà installés et plus ou moins rassurés nous faisons de même!

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Nous passons ainsi la soirée à jouer aux cartes dans cette ambiance très étrange, au coin de "notre" feu, alors que l'incendie fait rage à quelques centaines de mètres, illuminant le ciel de la nuit et dessinant autour de nous une ceinture de feu sur l'horizon tout proche…

Les hommes du département du feu ont semble-t-il passé la journée sur place, et sont parti se coucher, confiants!!! On essaiera de faire de même blottis dans notre tente de nylon, pour nous protéger de quoi??? Au moins des moustiques et des araignées, la dernière observée par Chap en se brossant les dents étant par ailleurs énorme… On l'observe se déplacer et puis s'emparer d'une mante religieuse qu'elle dévore lentement! Faites de beaux rêves aux milieu des flammes et des insectes...

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lundi 28 mai 2012

Katherine et Edith Falls

Un minimum d'école et c'est les aux revoirs à nos charmants voisins. Avec de tels partenaires, on serait bien parti pour un bout de désert, mais notre timing ne le permet pas et d'ailleurs ce n'était pas leurs plans non plus.

Nous entrons dans la ville de Katherine comme pour illustrer la discussion de la veille… Les Aborigènes sont partout, assis ou couchés par terre, à la station essence, sur les trottoirs, dans le centre commercial. Ils sont là, par dizaines, ne faisant rien ou discutant simplement autour d'une bouteille en pet, vraisemblablement sans alcool.

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Nous assistons à la mise en cage de l'un deux, un vieil homme probablement éméché, embarqué par un couple de policier et enfermé dans la cage à l'arrière du pickup de police! La scène choque d'autant plus que nous croisons une dizaine de ces "paniers à salade" patrouillant dans la ville témoignant de la problématique et de l'ambiance d'insécurité qui en découle!

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On ne peut que s'attrister d'une telle situation quand on sait que la culture aborigène est partout autour de nous, que les communautés regorgent de centres artistiques (plus ou moins attrape-touristes), que la nature autour est couverte de peintures et de marques de cette civilisation qui se noie dans l'inactivité induite par la tutelle gouvernementale et l'alcool… Comment peuvent-ils changer cela???

Décidemment l'histoire se répète et se ressemble, les sauvages sont d'abord de bons sauvages, souvent pacifiques mais ne tardent pas à se révolter contre le vol de leur terre et là, l'ambiance tourne et c'est le massacre et la barbarie. L'histoire des aborigènes est peut-être la dernière des grandes civilisations volées et la tentative de rachat de bonne conscience du gouvernement australien, un échec de plus, la prise de conscience arrivant en général bien après que la situation soit perdue et que la fortune soit faite! Au lac Argyle par exemple, une stèle marque fièrement l'ouverture des travaux dans les années soixante, et un panneau explicatif signale que les terres ont été inondées sans l'avis des propriétaires aborigènes, et que des accords furent signés 25 ans plus tard pour tenter d'effacer l'ardoise! Le mal étant fait!

Mais la culture aborigène c'est surtout ce qu'on ne voit pas, ou ce qu'il faut aller dénicher dans les galeries et les musées... et c'est un art d'une grande pureté...

Kangourou Style abo2

dimanche 27 mai 2012

Victoria River

Nous repartons d'assez bonne heure et faisons un court arrêt juste à la sortie de la ville dans le parc de Mirima, un mini parc qui fait soit-disant penser aux Bunga Bungles, un magnifique endroit que nous n'aurons pas le temps de visiter, notre option "Kakadu" nous en éloignant et le détour par ce coin imposant une suite par la Tanami Road, une piste de 1400km qui finit à Alice Springs, un autre coin qu' a priori nous allons sauter. On fait dont l'arrêt juste pour ne rien louper. Joli rocher, striés comme des piles de fines plaques multicolores mais moins impressionnantes que ce que nous avons pu voir en photo des Bunga Bungles.

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A 70km de là nous faisons un aller-retour au sud pour jeter un œil sur le lac artificiel du barrage d'Argyle. La route qui y mène est en soi superbe mais la brume observée la veille semble s'épaissir…

 

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On a tôt fait de comprendre pourquoi!!! Une immense zone est entrain de brûler! On apprendra plus tard que ce "bushfire" hors contrôle, dure depuis 13 semaines et se rapproche dangereusement des agglomérations. Nous continuons et arrivons à l'inévitable… la traversée d'une zone carrément en feu!! Des flammes à plus de 5 mètres de haut de part et d'autre de la route, de la fumée, du vent et des cendres partout, la zone à traverser a beau être courte (10-20m) on est assez tendus!!

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Des foyers partout autour, les collines avoisinantes en feu et le camping d'Argyle  qui s'étend devant nous à moins d'un kilomètre… On comprend une certaine inquiétude!

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A vrai dire on commence à s'habituer à ces feux de broussailles. Le pays entier en est couvert! Partout ce sont soit les fumerolles de feux qui viennent de passer soit carrément des flammes qui s'arrêtent aux bords des routes ou des pistes et attendent un coup de vent pour traverser. D'immenses territoires sont ainsi noircis jusqu'à 1-1.5m du sol, le haut des arbres restant vert. La plupart des feux sont provoqués et contrôlés mais il arrive que le contrôle se perde en cours de route ou de nuit comme à Prevelly le 23 novembre 2011!! L'intérêt du bush fire provoqué est de maintenir le niveau des brindilles et des feuilles qui ainsi ne s'accumulent pas d'années en années, sinon le risque augmente d'avoir un feu qui dure plus longtemps et chauffe plus car plus "épais", et en cas de départ involontaire c'est toute la hauteur de la forêt qui prend et là c'est la catastrophe et pour le paysage et pour le contrôle, car les eucalyptus ont une essence très volatile qui surchauffe et boute le feu au reste de la forêt à la vitesse du vent!!! C'est ainsi qu'en 2009 un gigantesque incendie ravagé le sud se déplaçant à 60-80km/h, avalant tout sur son passage et faisant des centaines de mort. La prévention anti-incendie passe dont par ce nettoyage annuel et ces feux partout! Pour nous ce genre de traversée reste très impressionnant!

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La faune locale s'adapte, et les rapaces comme les grands hérons font leur marché, leurs proies chassées de leur cachette...

C'est ainsi que nous quittons pour de bon le WA que nous arpentons depuis 5 mois… un sacré territoire de 3500km de côte!! L'entrée dans le territoire du nord, Northern Territory se fait avec une première surprise… nos téléphones qui se mettent à l'heure locale, 1h30 en avance!! Une super heure d'été, bienvenue après le coucher de soleil à 17h la veille! La deuxième surprise est la zone de quarantaine proche de la "frontière", l'importation de fruits, de légumes, de miel etc est strictement interdite, la faute aux mouches de fruit et autres bestioles qui donnent des cheveux blancs aux autorités. Un exemple de plus de la paranoïa qui ronge certains aspects de la vie ici où les hommes ont montré leur incompétence en matière de bricolage avec la nature… Après le coup des lapins et des super remèdes, d'abord la barrière puis le renard, qui s'est mis à décimer les marsupiaux et non les lapins, et qui maintenant est attaqué à coup de saucisses empoisonnées balancées par avion et polluant d'immenses territoires, ensuite le coup de l'essence d'arbre qui ont pris le dessus sur la flore locale pour se débarrasser de je ne sais quel puceron, et aussi le grand ratage du Cane Toad, un crapeau énorme super toxique, importé d'amérique du sud pour lutter contre la peste de la canne à sucre et qui envahit le pays provoquant d'innombrables problèmes! Bref, bien des gaffes qui poussent les australiens à la plus grande méfiance face aux implantations involontaires de toutes les bestioles… On a souvent l'impression de les grandes mauvaises bonnes idées ont des conséquences plus grandes ici vu la difficulté du contrôle à l'échelle d'un continent pratiquement vide.

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Nous nous arrêtons pour la nuit au bord du fleuve Victoria immense cour d'eau à la saison humide, actuellement plus paisible. Nous tombons un peu par hasard sur une bande de campeurs/pêcheurs plus ou moins retraités qui nous accueillent comme toujours très amicalement. Installation rapide, petit feu pour le souper à la lueur de la flamme puis déplacement stratégique près des autres campeurs et de leur feu, avec notre bois, histoire d'accepter leur invitation et de partager la soirée! Fantastique soirée au coin du feu, à refaire le monde avec ces quatre couples regroupés ici pour l'occasion: 3 viennent du sud à travers le désert du Simpson, 9 jours de traversée au lieu de 4 avec toutes les raisons de s'en souvenir, crevaisons multiples, casses diverses, pannes et réparations…, le 4ème couple venant par la route avec le bateau de pêche. Tous des vieux briscards du bush-camping, se déplaçant avec un matos digne d'un atelier mécanique, avec tous les outils "rêvables", matos de réparation de pneus et poste à souder compris!! On passe la soirée à débattre de tout et de rien, de la situation économique en Europe, au bush fires, en passant par la problématique arborigène qui bien sûr les attristes énormément! Les attriste à force de les voir coucher dans les communautés à ne rien faire ou à boire et les écoeure tant le bricolage (encore!) de leur mise sous tutelle et sous perfusion d'argent du gouvernement leur paraît une des raisons principales de l'échec de leur intégration! Quel gâchis! Et dire qu'il faut en arriver à une nouvelle prohibition pour arriver à corriger cette déchéance!! Un des messieurs impose le changement de sujet et nous fait bifurquer sur la musique australienne: nous ne tardons pas à être initiés au must des must de la country Aussie, "Slim Dusty" un vieux guitariste qui symbolise à lui seul la musique australienne à tel point qu'il a chanté, publique debout, un de ses tubes ("Walseling Matilda") lors de l'ouverture des jeux à Sydney! Mythique!! On est aux anges! Sous leurs airs de bushman bourrus ces gens sont charmants et nous apprennent une foule de choses sur leur pays!!

A voir absolument... le premier montage 100% Chap....

Le bébé a demandé une longue gestation, c'est donc un film qui date un peu, et remonte au début de l'année un résumé de notre premier mois de voyage en OZ!
Mais l'attente en valait la peine et ça reste de merveilleux souvenirs pour nous!
Bien du plaisir:

 

Emma Gorge et la fin de la Gibb

Comme à chaque camping payant, il nous faut partir avant 10h. Debout à la première heure parce que le soleil est là mais surtout parce qu'on a eu très froid, et de toutes façons les cacatoès sont bien trop bruyant pour permettre à quiconque de faire une grasse matinée au-delà de 6h… De toute façon cet endroit upper-class et aussi habiter par des hélicoptères qui commencent leur vol également à la première heure agitant du même coup les cacatoès qui restent agités beaucoup plus longtemps!!! Je commence ma journée par un nouveau grand nettoyage de l'appareil de photo qui pour changer, a pris de la poussière… un vrai ensablage!

Le déjeuner sent les fins de parcours, et maintenant c'est le cacao qui sent la lessive! Il est temps de partir!!!

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Une des curiosités est qu'une fissure latérale remplit une petite baignoire presque suspendue à 2-3 mètre dans la falaise avec de l'eau à 30° alors que le grand bassin ne doit pas dépasser les 15°! Joli contraste et jeu d'allers retours à la façon bains thermaux!

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Une baignoire cachée entre deux rochers!

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On commence à être de moins en moins mal à l'aise avec la faune locale

La marche de retour se fait avec un jeune couple du Mans, tout en partageant nos souvenirs et anecdotes de route. La Gibb aura eu raison d'un de leur pneu et de leur radiateur! On s'estime donc chanceux avec notre seule crevaison! Sur le chemin on croise encore un serpent, mais plus inquiétant cette fois: noir et extrêmement vif il nous fuit en glissant entre les herbes à une vitesse époustouflante, semblant sauter de rocher en rocher, se laissant même tomber dans les passages les plus hauts! Il pourrait bien à nouveau d'agir d'un Taipan, le fameux super-venimeux de la région! On ne fait pas les malins et passons notre chemin sans chercher la photo témoin!!

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Nous repartons, roulons quelques kilomètres et passons la "ligne d'arrivée" après 12 jours de course et environ 1200km de piste! Superbe aventure et souvenirs en cascade d'eau fraîche, nous vibrons encore mais c'est peut-être l'effet de la corogation! La poussière est néanmoins partout, dans le frigo (désespérément vide), les caisses de nourritures de réserves (vides aussi), la voiture, les caisses d'habits, l'ordinateur (qui rougeoie à mon grand malheur, mais marche toujours impecc!), les appareils de photo (plus ou moins mal nettoyés) etc etc…

Kununurra est à quelques dizaines de kilomètres. On regonfle les pneus, et partons regonfler le frigo! Au COLES (supermarché ouvert le dimanche!!) c'est la fête des sens et du goût!! Et on lâche les grandes courses, juste un peu inquiet de pouvoir traverser la frontière avec le Northern Territory où le passage des fruits, légumes et miel est très réglementé! Même si ils viennent de la même chaîne de magasins!!

Arrivée de nuit au camping: un bord de route de boue séchée pas plat DU TOUT. On monte la tente en un rien de temps, super rodés, chacun à sa place et la table à l'intérieur nous protège des moustiques…: on ne sait même pas si il y en a, mais parfois on a juste pas envie d'essayer!

samedi 26 mai 2012

Zebedee Springs et El Questro Gorge

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Le parc d'El Questro a ses propres spécificités, ses propres règles, ainsi la source de Zebedee ne peut être visitée que jusqu'à midi, pour préserver la nature dit-on (et aussi les groupes privés…). Nous partons donc dès après le petit-déj pour une petite balade dans cet endroit qui paraît-il vaut son pesant d'or!

Le petit-déj qui fleure bon la fin de voyage après onze jours… Pain moisi pour certain, à la saveur "lessive" pour les autres (à vouloir optimiser le rangement et en mettant la lessive dans un double cornet plastique, l'odeur a tout imprégné!!!), il est temps de chercher un supermarché!

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Dès l'arrivée au parking on est frappé par la végétation qui ressemble à ce qu'on a vu plus au nord vers les Mitchell Falls, avec de grands palmiers mais avec une végétation au sol qui n'a rien à envier à la luxuriance de la forêt tropicale!!

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La faute à la source de Zebedee qui est une source d'eau chaude à 32°!! La vallée est donc tropicale le long de la rivière et côtoie immédiatement la savane! Le changement se fait sur quelques mètres de manière saisissante!

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Nous marchons jusqu'à la falaise qui donne naissance à la source et trouvons dans la forêt de palmier et d'eucalyptus de nombreuses petites piscines d'eau cristalline dans la quel les palmiers prennent racine! Le fond est sablonneux avec du gravier, et les pieds de palmier sont fait de mousse qui nous sert d'oreiller… nous nous prélassons donc dans de l'eau à 32°, à vrai dire de plus en plus chaude en remontant le cours d'eau! Ambiance très étrange sous la frondaison!

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La visite suivante est celle d'El Questro Gorge qui demande la traversée de rivière la plus profonde de notre séjour... Nous voilà prévenus!! La vague nous aide à dégager le ventilateur, encore faut-il avoir la bonne vitesse, sinon elle passe sur le capot et c'est pire!

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La rivière sélectionne encore un peu plus la population qui peut visiter cette gorge, la plus sauvage et profonde de la région, nécessitant 5h de marche aller-retour. Nous comptons le faire en 2h30 tout en se donnant le temps de nous arrêter dans les nombreuses piscines et cascades de la rivière qui serpente entre les palmiers, les fougères et les lianes tombant des voûtes de la falaise.

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Au milieu une petite escalade sépare les visiteurs entre sportifs et moins fit, puis un long bassin doit être longé plus ou moins en escaladant pour atteindre le dernier bassin sous une haute et fine cascade. Titouan s'encouble sur une paire de chaussure qui attendaient leur propriétaire et les envoie dans l'eau quelques mètres plus bas… Mal aise, puis pêche à la chaussure au mileu des toiles d'araignée géantes!

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Au retour nous croisons un x-ième serpent, magnifique ondulant lentement dans sa robe or à tête anthracite! Un "common tree snake" moins dangereux que nos précédentes rencontres!

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Nous arrivons à notre tente vers 15h, bouclant la balade en 2h30 comme attendu, quand-même un peu fourbus, prêts pour un bon plat de pâtes avant de passer la fin de l'après-midi à lire au soleil

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vendredi 25 mai 2012

Vers El Questro par la Pentecoste

Au lever du jour, les inquiétudes de la veille se sont évanouies dans les étoiles. Le ciel est limpide comme depuis … un mois en tout cas. A vrai dire nous n'avons pas eu de pluie depuis Margaret River, soit deux mois! Et c'est un des aspects fantastiques de notre voyage en camping: il n'y a pas de stress météo! Le même tour avec des jours de pluie aurait une tout autre saveur…

Le but du jour est de faire réparer notre pneu: il est exclu de continuer sur la piste sans roue de secours, même si la prochaine ville n'est plus qu'à 150 km. Il reste quand-même la Pentecoste à traverser et nous voudrions aussi passer quelques jours à El Questro, un parc privé magnifique de l'autre côté de la rivière. Nous prenons rendez-vous avec un réparateur de pneu qui est présent dans le camp et qui a justifié en partie notre arrêt ici. Malheureusement il doit partir en ville et nous fixons un rendez-vous en début d'après-midi avec l'autorisation d'un départ tardif de notre place.

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Finalement, c'est un contretemps, mais il nous permet de nous poser un peu, de reprendre l'école dans un endroit agréable, avec une piscine pour la récré, et de mettre de l'ordre dans nos photos et nos films dont l'explosion commence à poser de sacrés problèmes de mémoire. De plus une erreur d'importation a complétement saturé les mémoires du disque de l'ordi et du disque externe: un grande séance de décrassage et de tri s'impose avec le problème se savoir où mettre quoi pour arriver à faire de l'ordre… Une bonne prise de tête et pas mal d'heures seront nécessaire à rattraper le coup! On profite du même coup de balai pour mettre la touche finale au premier montage 100% Chap, sur le début de notre trip au sud et du coup de jeter pas mal de chutes, libérant de la mémoire.

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Le gros bol d'air serait que j'arrive moi aussi à finaliser mon montage sur le Népal, déjà presque fini, mais qui doit encore être "publié" et qui permettra de libérer des dizaines de giga! Bref, journée mise en ordre, mémoire et montage vidéo.

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Le pneu ne peut être pris en charge que vers 15h ce qui nous met à la limite pour arriver au prochain campement avant la nuit. De plus il est malheureusement impossible de le réparer la crevaison ayant provoqué une grosse fissure en croix à l'intérieur: il faut le changer et c'est évidemment une fortune pour ce genre de taille 265/70 16" et surtout dans ce coin reculé, mais nous n'avons pas vraiment le choix à moins de prendre un risque qui me semble inconsidéré!

Nous repartons donc tard et traversons la mythique Pentecoste au coucher du soleil par une lumière rasante qui illumine d'orange la chaîne de montagne bordant la vallée. Magnifique traversée qui devrait ponctuer notre tour sur la Gibb River.

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Le parc d'El Questro est un parc privé, avec un camping, une station essence, un héliport et surtout il recèle plusieurs gorges à ne pas louper! Sacrée manne à un jet de pierre de la ville de Kunumurra et pas trop loin de Darwin du côté "bitume" de la Gibb. Les propriétaires ne s'y sont pas trompés et proposent des tours dans leurs gorges à 165$ par personne et par gorge!! Nous choisissons l'option "permis libre" et payons le prix fort pour le camping avec le permis: 120$ la nuit pour 5, pour une tente sans électricité, ce sera le record! Mais l'endroit est très beau, le site de camping immense, au milieu d'arbre clairsemés avec de l'herbe partout et des emplacements libres: on se met où l'on veut selon ses envies à l'ombre des grands arbres, très à l'écart ou plus proche du centre.

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On arrive un peu tard pour choisir quoi que ce soit, en pleine nuit, juste éclairé par les foyers et les lumières des campeurs déjà présents. La nuit s'annonce très fraîche alors qu'à 50 kilomètres seulement la nuit précédente s'est avérée bien agréable… étrange changement de température à une distance si faible, sans changement météo, sans vent, sans différence d'altitude.

jeudi 24 mai 2012

Une journée de Dingo

Le point le plus éloigné de notre trip 4x4 étant derrière, il nous reste plus qu'à retourner à la civilisation, et de nous refaire les 5h de piste pour retrouver la Gibb River Road…

Nous partons donc de bonne heure, réveil à 5h30, après 10h de sommeil quand-même… petit feu pour griller les toast du déjeuner (on avait prévu large question bois!), paquetage, plein d'eau plus ou moins potable et dernière baignade dans la rivière aux gentils crocos, avant les rivières qu'on regarde de loin… On a décidé avec Sam et Fanny de ne pas faire les 30km qui nous sépare de l'océan, la piste étant horrible semble-t-il, la plage pas extraordinaire et remplie de salties; de plus ce détour serait à faire en plus de la route de retour, et cela nous ferait une énorme journée de route!

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Nous partons donc ensemble pour notre dernier bout de parcours commun, avant de nous séparer sur la jonction avec la Gibb, eux repartant à l'ouest rattraper deux parties du parc que nous avons volontairement sautées par manque de temps, nous à l'est vers la suite de la route et la région d'El Questro. Pour nous, la piste s'agrémente de 3 passages de rivière "coton", la King Edwards qu'on avait déjà faite ensemble à l'aller, puis tout seuls, la Durrak et surtout la fameuse Pentecoste, très large et pleine de crocodiles. Là il ne faudra ni caler, ni tomber en panne d'essence, ni crever au milieu, et s'arranger pour lire la trajectoire de la manière la plus juste!

Début de route tranquille, on croise pour la première fois un dingo, puis un deuxième, probablement grâce à notre départ de bonne heure et à leur présence près de nombreux petits cours d'eau que l'on est amené à traverser.

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Nous passons la King Edwards sans encombres, mais en se disant que c'est tout de même un sacré obstacle, la route tournant légèrement dans l'eau et le fond étant loin d'être lisse. Quand on sait que les Australiens la traverse avec leur bateau de pêche ou leur caravane, on se dit qu'on est de petits rigolos à s'inquiéter pour si peu! N'empêche… l'eau entre dans la voiture, il y a au moins 70cm d'eau et avec la vague que l'on crée, notre tête de buffle à de quoi boire!!

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Profitant de ces traversées assez uniques pour nous, nous sortons à chaque fois les appareils photos et immortalisons nos passages, pour nos montages vidéo futurs. On adore ces crossings qui sont aussi une pause bien agréable dans les secousses de la corogation qui nous malmène encore plus qu'à l'aller: déjà l'effet du passage des quelques voitures et motos de ces 3 derniers jours??

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Nous refaisons au retour la transition de forêt entre la presque jungle du nord, de palmier et de baobab, à une végétation de plus en plus hautes d'eucalyptus, qui pour un temps côtoient les palmiers, avant de prendre le dessus puis d'être remplacés par des arbres plus bas et plus clairsemés au milieu de très hautes herbes et de buissons.

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On s'éloigne clairement de l'océan pour plonger pour un temps vers le centre et la savanne.

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La pause de midi arrive enfin vers 13h à la Drysdale Station, où nous profitons de reprendre un peu de fuel, histoire de nous permettre de rebrousser chemin en cas de pépin. C'est aussi l'occasion de se dégourdir les jambes, de cracher notre poussière et d'arrêter de vibrer!! Ici il faut toujours prévoir de quoi faire l'aller retour à la prochaine station qui pourrait être vide ou fermée, et avoir de quoi tenir plusieurs jours en autonomie d'eau et de nourriture: à cinq cela demande pas mal de provisions "bloquées" à des fins de secours. Mais nous essayons aussi de ne pas faire les courses et le plein dans les endroits trop éloignés pour éviter de payer le prix fort.

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Dernier pique-nique commun, dernier échange d'adresse et de photo et c'est le temps des aux revoirs! On est bien reconnaissant à Sam et à Fanny d'avoir modifier leurs plans pour nous permettre de faire cette partie délicate de la route ensemble, pour plus de sécurité. La suite sera bientôt le retour à la Gibb et à plus de passage!

Retour à la route, retour à la tôle ondulée, qui devient moins cassante et permet d'accélérer un peu: toujours le même principe, rouler assez vite pour essayer de ne plus la sentir, mais quand elle est trop grosse, c'est mission impossible et le marteau piqueur jusqu'à ce qu'on ait pu ralentir assez. Cette accélération et décélération dans un champ de mine est assez stressante, ne sachant jamais si on ne fait pas tout casser, redoutant de voir le pare-brise voler en éclat, mais notre Land-Cruiser est fantastique et passe partout sans broncher.

La Gibb nous acceuille comme une autoroute… presque lisse et large, avec de rares cours d'eau à traverser lentement, parfois peu visibles nous obligeant à de sacré coup de frein alors que notre vitesse de croisière est à passé 100km/h sur la piste. Ça peu paraître beaucoup, mais la voiture tient bien, et les "autres" fond de même: c'est donc un peu le seul moyen de ne pas se faire dépasser, fumer, empoussiérer, caillasser et surtout aveugler pour couronner le tout. La route demande donc une bonne dose de concentration et de pilotage.

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Question timing, nous avons prévu de passe la Pentecoste en fin d'après-midi pour rejoindre El Questro et son camping et y rester 2-3 jours. Nous roulons bien, croisons encore plusieurs Dingo que nous pouvons même observer et entrons dans un tronçon étrange et un peu inquiétant de bush fire: feu de buisson, en principe restant naturellement au "premier" étage, donc n'attaquant par le haut des arbres, plus ou moins surveillé (il n'y a personne mais en principe c'est "géré"), mais néanmoins assez prenant quand il d'agit de traverser une zone qui brûle de chaque côté de la route. Pas question donc de faire du bush camping de ce genre de coin!

La zone de bushfire à peine derrière, le timing pour arriver à la rivière avant la nuit de plus en plus menacé, nous choisissons ce moment pour crever, à la tombée de la nuit… Quoi de plus idéal? La forêt qui brûlotte ou bouronne mais fume tout au moins, les crocodiles qui ont juste fini de bronzer, et les moustiques qui se réveillent partant à la chasse de leur petit déjeuner! Branle-bas de combat donc: sortir le cric, inutile en principe donc calé sous tous les boards bags, arriver à descendre la roue de secours de 45kg treuillée sous le châssis par un système vieux et pas pal grippé et faire le changement dans la pénombre.

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Un 100% local pur jus de malte s'arrête et nous donne un coup de main à dégripper le cric que j'ai maintenant de la peine à maîtriser: caquette vissés sur la tête, chemise ouverte et ventre à l'air, chaussures de cuir, il sort de sa LandCruiser la bière à la main et la clope au bec, 6 canettes vides à ses côtés! Sa femme et lui on fait l'aller-retour aux Mitchell Falls dans la journée, pour aller chercher une route de camion qui remplit leur remorque, à réparer! Quels personnages!

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A la fin de la manœuvre, il fait nuit, et nos plans sont à l'eau: on dormira dans une ferme touristique à quelques kilomètres de la rivière, à plein tarifs, mais avec la chance de pouvoir faire réparer notre roue sur place!

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Vive le High-lift Jack...

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C'est où qu'on plante cette tente??

Malgré le prix, on est bien heureux de trouver un coin d'herbe, d'eau et un peu de civilisation pour nous accueillir. La nuit, entourés par des buissons en feu, m'aurait laissé peu de répit!