Nuit en bord de route surtout marquée par le froid… 5°C au lever du jour, on commence à stresser de se retrouver dans un climat trop froid pour notre équipement… Mais on a l'espoir que la côte nous apporte les degrés manquants surtout la nuit! Mais les backpackers croisés sur le campement fuient Cairns où ils sont subit 15 jours de pluie sans discontinuer. La "Wet" a la dent dure cette année!
Nous reprenons la route et la prochaine ville étant à 350km, nous profitons pour laisser Julie conduire un peu sur une "vraie" route. Une demi heure plus tard, une activité suspecte se profile à l'horizon et nous changeons de pilote, histoire de rester en dehors des ennuis!
En fait, un "road train" est arrêté en travers de la route ne laissant filtrer qu'une pseudo piste dans les herbes qui longe la route, occupant les deux bas côtés, et les deux pistes. L'affaire est vite clarifiée, il a voulu faire demi-tour et s'est retrouvé coincé!
L'amusant c'est que le chauffeur est un jeune homme un peu honteux, qui nous avoue d'emblée avoir fait une grosse boulette: engagé comme pilote d'hélico dans une ferme, on l'a chargé aujourd'hui, pour son premier jour de boulot…, de déplacer un camion et ses deux énormes remorques vers une autre partie de la propriété. Etranger au bled, inexpérimenté et sans permis poids lourds, il s'est trompé de chemin et voulant éviter quelques dizaines de kilomètre de détour, il a tenté de faire un "U-turn" malvenu!!! Le tracteur s'est fait soulever le train arrière par la remorque encore sur la route et les roues se sont mises à patiner… En plus, en braquant, les deux loquets d'arrimage se sont retrouvés coincés par les remorques et voilà la situation bétonnée! On ne peut pas faire grand-chose mais notre téléphone satellite lui permet d'appeler à la maison qui recherchera le numéro de son employeur, qu'il ne sait pas encore, et fera appeler un camion de dépannage… En espérant que la police reste en dehors de l'affaire, sinon son compte est bon, à son avis! On n'imagine pas le bouchon quand les autres "road trains" vont débouler et devoir essayer de croiser ou de dépasser par le bush!!!
La suite de la route est une lente plongée vers le désert. On fait route à l'est et la nature est de plus en plus aride jusqu'à n'est plus qu'une gigantesque plaine sans fin, sans arbres, sans collines, juste un grand rien couvert de cailloux et de buissons.
Notre arrêt de midi se fait à Camooweal, un bled complétement "western" avec sa poste commune avec le supermarché et un cheval "parqué" devant.
Un ou deux motel, un musée qui a tout du garage et pour le quel il faut sonner 3-4 maisons plus loin pour demander la clé, et un parc national "à droite après le motel" qu'y disaient en entrant dans le village. On avait prévu de visiter le parc, mais on a fait plusieurs fois l'aller-retour à travers le coin, demandé à la seule âme vivante sur les 321 qu'il semble compter, et on n'a pas trouvé de parc national. Nous avons donc mangé un sandwich sur la place du village, et nous sommes repartis bredouilles.
Mount Isa, "The Isa" comme ils disent, est une riche ville minière posée au milieu de l'Australie, loin de tout et pourtant assez vivante à ce qu'on en voit. Nous n'avons pas vu le mont (!!) mais les collines avoisinantes sont verdoyantes et belles, contrastant avec les centaines de kilomètres de désert l'entourant. En 2008, le maire défraye la chronique en faisant paraître une annonce pour recruter des femmes: "Vous qui avez un physique désavantageux, venez à Mount Isa, vous y trouverez un mari!!!". Il a fait la une des journaux australiens, et on espère pour les 75% d'hommes, réussi son casting… et renversé la tendance!
Comme chaque nuit maintenant, nous dormons sur des aires de repos plutôt que dans des campements et sommes exclusivement entourés de camping-cars, voir de camions.
Les "grey nomads", soit les retraités grisonnants qui sillonnent le pays en roulotte, sont très très bien équipés, et on les rencontre "classés" par style, 100% 4x4, ou routard pur jus. Au bord des routes, c'est plutôt les routards, avec leurs camions, ou leurs camping-cars extensibles, ou encore d'énormes remorques attelées sur des porteurs de type camionnettes dédiées tirant de surcroît une petite voiture ou un bateau, quand c'est pas les deux avec le youyou sur le toit! Ici c'est no limit! On se case donc au milieu de ce petit monde et passons la nuit, entourés d'écrans plats dans des salons sur roue, réveillés épisodiquement par les pompes électriques des toilettes des voisins! Un monde à part. Et nous de commencer à rêver à un peu de confort, un lit au hasard que je troquerais bien contre mon matelas de camping, ou une salle de bain avec un mitigeur, ou encore une chaise et une table à la bonne hauteur.
2 commentaires:
Debleu la remorque de camping ! Le gars visite l'Australie depuis 10 ans, il a fait 14 fois le tour et toujours sur la même route, parce que lui non plus ne peut pas faire demi tour ni même un quart pour braquer à un carrefour.
L'an prochain, il le vent pour acheter un même mais qui tourne dans l'autre sens.
En français, un Gray nomad ça s'appelle un dahu.
Je veux dire il le vend...
Pas il le vent...
S'cusez moi, je fréquente un peu trop Steve ces temps
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