samedi 2 juin 2012

La fuite

Au lever du jour la situation s'est aggravée. Maintenant on voit beaucoup mieux! En ouvrant les yeux je m'arrête de compter à 100, les moustiques agglutinés en-dessus de ma tête contre la moustiquaire.

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Et en sortant (en armure!) c'est l'attaque immédiate: même mes mains "kikées" sont prises d'assaut. Les deux backpackeuses arrivées de nuit sont en petite tenue et courent dans tous les sens, avant de partir rapidement. Nous, nous attendons dans notre fort, que la situation se calme. Deux rangers passent fixer un  "Be aware of buffalos" panneau d'avertissement que buffles sauvages ont été vus dans le parc… et nous avouent que la situation des moustiques est catastrophique, la faute à la saison des pluies qui a tardé à se terminer cette année. Dès qu'elles tournent les talons, je trace le "buffalos" pour le changer par "mosquitos" histoire de m'aider à rire de la situation.

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On a finalement le choix de rester et se terrer dans notre moustiquaire entre 17h et 10h du matin, où faire l'impasse sur les trois jours que nous avions décidé de consacrer au parc. Julie, notre attrape-moustique, est couverte de piqûres, et son état nous aide à décider: on plie, et on prend la fuite…

Le rangement du camp malgré l'heure avancée est du même acabit… Je commence par allumer deux coils dans la voiture, histoire de provoquer un léger recul du nombre de moustiques présents et de faire une sorte de rempart pour éviter l'invasion pendant le chargement. Nous plions au plus vite, traînant le tout vers des zones ensoleillées où la quantité d'insectes semble moins dense, puis une fois la voiture chargée, nous passons un temps considérable à tuer ce qui reste de moustiques.

La halte au centre des visiteurs nous laisse penseur: d'autre backpackers se sont réfugiés sur le parking, moins touché par l'invasion. Ils nous montrent la photo des cadavres des moustiques tués pendant la nuit dans le van: 80 retrouvés… En plus ils nous apprennent que tous les itinéraires 4x4 sont encore fermés, le niveau des eaux étant encore trop élevé: Twin-falls, et Jim Jim falls sont fermés, les billabongs inaccessibles. Leur choix est fait: même en ayant payé l'entrée du parc, ils vont le quitter sans le visiter. De notre côté, on décide de ne pas payer et de ne faire que de le traverser, ce qui est autorisé.

Avant de partir on passe "quand-même" par Ubirr, un site aborigène recelant de magnifiques peintures murales, symboles du "rock art" de la région. Les œuvres sont difficiles à dater mais remontent probablement à 2'000 ans, ce qui laisse songeur et nous fait débattre sur la durée de vie de l'information, un de nos sujets de discussions lorsqu'on parle de nos photos de vacances, d'enfance, de mariage par exemple. On se retrouve un peu comme à Lascaux, à regarder la bande dessinée de la vie de ces habitants, quelques miliers d'années avant nous: scènes de chasse, animaux, mais peu de scène de vie. On est loin d'un documentaire, mais les images sont incroyablement bien conservées, et belles!

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Le site par ailleurs est magnifique. On est toujours dans une forêt tropicale, mais les rochers dominent ici une vaste plaine marécageuse et verte, couverte de nénuphars et de roseaux.

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En repartant, on "procède" à la cérémonie du démaquillage de notre voiture, la présence de la tête de taureau ne collant bientôt plus avec notre route au sud. Séance photo, et accrochage du trophée à un endroit incongru, qui fera peut-être gamberger un peu!

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Sur la route sud, nous croisons "Yellow Water" un coin où l'on nous a recommandé de faire un tour en bateau sur les marécages du parc. La question est vite réglée: hors budget! 500$ pour la famille, entrée du parc comprise, on se console en se disant que cela ressemble à ce qu'on voit depuis la route en plus sauvage, mais aussi au milieu d'un tas de touriste!

Allons, courage, fuyons! On quitte le parc à la fois déçus de ne pouvoir le visiter correctement, mais soulagés de savoir que les moustiques resteront derrière, et que, la moitié du parc étant inaccessible, nous ne pouvons pas forcer les barrages.

Notre arrivée à Nitmiluk où nous avions déjà passé la nuit est un pur bonheur. Monter la tente sur un gazon au couché du soleil et en t-shirt… puis manger à la belle étoile, fraîchement douchés, on est au paradis!

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