dimanche 10 juin 2012

Brr

2°C ce matin! Mince ça commence à faire vraiment cru tout ça. Cette nuit mes voisins ont sortis les pulls et les chaussettes, alors que j'étais blottis dans mon sac de couchage trop petit donc non-fermable, essayant de garder par-dessus la couverture achetée pour 10$ en tête de gondole, chez Coles l'autre jour. Il va falloir que ça se réchauffe où on va devoir faire du feu dans la tente!

Le programme n'est pas une prise de tête ces jours… rouler, rouler, rouler… On avance toutefois bien moins vite qu'avec le camping car, car chaque matin, avant de mettre le contact on a le paquetage à faire, et mine de rien, c'est assez long. En plus du fait d'attendre que les dernières marmottes soient levées et que le soleil chauffe un peu avant de déjeuner. Bref, si on arrive à démarrer à 9h c'est bien, mais c'est en général plutôt 10. Le soir par contre, on commence à devenir assez bons au montage: hier par exemple on a fait un chrono de 12'50", tente montée (y-c les sardines…), lits faits, table et chaises installées, caisses rangées et apéro servis! Là on peut pas dire qu'on soit en reste par rapport aux voyageurs en roulotte.

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Nous revoilà sur la route, abandonnant petit à petit les collines de Mount Isa et plongeant dans le grand rien… Dieu que ce pays est grand! La vue se perd à l'horizon sur 360° et ne rencontre que quelques buissons, parfois un arbre, sinon c'est du désert de cailloux, de sable rouge et d'herbes basses.

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Les deux prochains jours seront du même genre, avec tous les 2-400 km, un village perdu le long d'un point d'eau ou d'un cours d'eau qui n'a déjà plus cour… A moins d'être des chameaux, si le village n'a plus de fuel, il n'y a plus qu'à s'installer… Mais nous avons 140L d'autonomie, de quoi sauter une étape!

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Nous ne sommes néanmoins pas seuls, et nous croisons toujours la transhumance des "grey nomads" qui traversent pour remonter chercher la chaleur pendant l'hiver. C'est presque 100% de campeurs, en camion, en camping-car, avec remorques ou même parfois en moto. Evidemment il y a aussi les roads trains, toujours aussi impressionnants. On croise un cycliste… mais que fait-il là??? Et comment imaginer de telles étapes en vélo! Heureusement le soleil est moins violent et la température de la journée est maintenant aussi bien descendue, probablement aux alentours des 25° max. A chaque fois on se salue, une pratique bien sympa qui dure maintenant depuis quelques semaines; depuis Exmouth en fait, tout le monde se salue! Même les poids lourds parfois, mais sinon tout le monde, motards, voitures, policiers, campeurs…

Parfois au milieu de rien, des travaux d'entretien ont lieu sur la route. Il y a là un chantier complet avec machines, citernes de fuel, citernes d'eau, et personnel qui doit dormir dans les véhicules et partir en autonomie complète travailler quelques jours dans l'outback. On est admiratif de cette organisation, de ce travail à des centaines de km de la civilisation, pour un état des routes impeccables partout sur le territoire visité. Soit il est assumé d'avoir bétonné et c'est parfait, soit c'est laissé "gravelled" donc en gravier, et si l'axe est beaucoup utilisé par les camions, un niveleur passe une à trois fois par an. On est vraiment tombé que très très rarement sur un nid de poule, ou un mauvais tronçon!

Ailleurs c'est un convoi exceptionnel que l'on croise, prenant une à deux piste et précédé de son cortège de sirènes et de feu bleu ou jaune. Quand c'est vraiment énorme, c'est la police qui gère le passage, ouvrant la route et poussant tout le monde dans le bas côté, road trains compris!

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Et dans ce pays de mine, les convoyages de pièces gigantesques sont monnaies courantes. On ne s'étonne donc plus depuis longtemps des 3 remorques à deux étages de bétails, ou des 5 remorques (croisées quelques fois)… Quand on parle de train…

Petit à petit avec le froid la pause de midi se transforme en pause-douche, car avec la cramine du matin, et la nuit qui tombe (re-tombe!) d'un coup à 18h accompagner d'une chute de 20° de la température, on est pas très enclin à faire nos ablutions aux horaires habituels!! Pour optimiser on mange et on se douche en alternance et le côté exceptionnel rend la chose amusante.

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Chacun se réjouit néanmoins d'une vraie douche et d'un vrai retour au confort.

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Petit à petit nous commençons à retrouver quelques arbres isolés et une herbe qui se densifie voir prend des aspects d'immense prairie. On revoit des barrières et le vent constant accumule de véritables bottes de foins sur chaque piquet donnant aux immenses lignes de clôtures un aspect irréel.

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La route et les deux colonnes de foins se perdent à l'horizon à 5, 6, 10km?, jusqu'à ce qu'une butte de quelques mètres vienne casser la ligne, et donner assez de hauteur pour relancer la vue jusqu'au prochain dos d'âne. Et cela dure à l'infini.

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Coucher de soleil somptueux derrière nous, nous roulons plein est et arrivons à une rupture dans le paysage, l'arrivée d'une forêt basse où nous attend notre bivouac pour la nuit. Superbe joli coin, un carré de sable dans la forêt, un régal pour le planteur de sardine qui se repose des jours précédant et de ce sol de cailloux et de terre bétonnée que seules les termites arrivent à négocier. Nous sommes à distance d'un arrêt pour camion, et le seul point sombre est la présence d'un road train frigorifique et ses deux remorques équipées d'un énorme moteur de compresseur pour assurer la chaîne du froid. Très bruyant, même à 500 mètres! On fait notre souper et passons la soirée à jouer aux cartes, réchauffés au coin du feu sous le ciel inoubliable de l'outback.

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