Lundi 7 novembre
(Lien vers la carte du trek: ici)
Nous avons la bonne surprise au réveil d'avoir un magnifique ciel dégagé. La vue sur les premiers sommets nous remplit de joie et même si ce ne sont que de 6500… on a l'impression qu'ils touchent le ciel.
Après notre départ brumeux, cette vue magnifique dope notre énergie, déjà plutôt haute! La brume encore présente dessine les nombreuses crêtes qui se succèdent sans fin. L'ambiance est toujours excellente, la logistique simple… un sac, des heures de marche, du riz et du thé pour les repas. De mon côté, je n'ai plus aucune responsabilité sur le timing, la logistique et la mécanique, c'est un gros poids en moins (différent du camping-car). Il faut encore que la santé suive, mais je n'y peut pas grand chose.
Le déjeuner est suivi par la stérilisation de l'eau pour toute la journée, ce qui prend un certain temps tout de même. Le Steripen est définitivement adopté et fait plutôt sensation auprès de tout le monde, et surtout auprès des buveurs d'eau de Javel (Micropur) qui ne sont pas nécessairement enchantés de boire ça pendant quinze jours. Je suis content de mon petit achat… type gadget…
Nous quittons Deng et juste à la sortie du village nous croisons une lodge magnifique dans un style beaucoup plus local et soigné, en pierre et bois, mais évidemment plus chère et plus longue à construire.
Devant nous au loin se dresse le Shringy Himal majestueux avec ses 7161m.
Après une heure de marche nous avons notre première vue, courte, sur le Manaslu Himal 8163m, effectivement un superbe sommet double, qui semble tout près mais en fait à l'infini, à 40km devant nous.
On a peine à croire que l'on va en faire le tour, mais c'est vrai qu'en quinze jours de marche à raison de 6h par jour, on fait aussi une certaine distance.
On commence à se sentir vraiment en pays Tibétains. D'abord par la physionomie des gens, mais aussi par les nombreux signes bouddhistes que l'on voit partout: pierres décorées, petit stupa, monastères au loin et aussi ces petits murs de pierres au milieu des chemins, tapissés de prières et de représentation du Bouddha.
On les croise par la gauche, simulant le chemin de prière qui tourne toujours dans le sens des aiguilles d'une montre. Plus loin on passe sous une porte bouddhiste richement décorée de peintures multicolores du 18ème siècle.
On a maintenant franchement quitté les rizières et les cultures sont plutôt celles du maïs ici. Après 2h de marche, nous entrons dans le jungle. D'abord faite de pins, puis franchement de type jungle avec fougères géantes, bambous, et finalement épicéas géants.
Nous mangeons à Ghap, dans une petite maison où nous retrouvons un père zürichois d'une septantaine d'années et ses deux filles. Avec le vent qui s'est levé et le soleil, nous profitons de nous laver les cheveux et quelques habits qui sécheront sur nos sacs pendant l'après-midi. On profite aussi pour faire la traditionnelle dictée, qui prend un peu de retard!!! Qu'importe!
La jungle c'est aussi une faune variée et outre les aigles, nous croisons une famille de singes Lumpu, qui ressemblent à des gibbons. Nous passons un moment à les regarder sauter d'arbre en arbre et finalement on ne sait plus trop qui regarde qui!
Nous dépassons petit à petit tout le train des marcheurs étrangers partis comme nous de Deng qui était un peu la seule étape possible pour tous, et arrivons vers 16h à Namrung. Là le confort semble monté d'un cran, avec électricité, télévision dans la salle à manger. Il y a aussi un espace fermé (non chauffé!) où nous pourrons passer la fin de journée hors de nos sacs de couchage… Le froid est maintenant très présent dès le coucher du soleil.
Côté sanitaire par contre, c'est pas triste et Véronique admire Julie qui ose se doucher sur une planche en bois avec un trou gigantesque donnant dans le vide et une propreté très limite…
De mon côté j'arrive à attraper une connexion satellite pour appeler la maison, comme je m'étais promis de le faire chaque semaine. Ma maman rassurée et heureuse de m'entendre, et je sens que décidemment la vie est moins gaie pour elle qui est maintenant seule, sans nous, à Romanel. Il semble que la dernière visite de ma sœur et de Thomas a laissé mon père très perdu et c'est évidemment difficile à entendre de si loin…
Le soir nous profitons de la lumière pour nous attarder à table (premier repas non Daal Bhat... une soupe de nouille excellente) et discuter avec nos compatriotes. Une des filles vient de finir ses études de médecine! Après une boîte d'ananas pour le dessert, les enfants entament une partie de UNO avec eux... Sympa de pouvoir bavarder autour d'une table conviviale, même emmitouflés dans nos habits les plus chauds….
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