Dimanche 6 novembre
(Lien vers la carte du trek: ici)
La nuit a été claire et fraîche, mais agréable. La lodge était équipée sommairement d'électricité ce qui m'a permis de recharger mes accus d'appareil photo, ce qui est un de mes stress sur ce trek.
Dès le réveil toutefois le ciel se couvre d'humidité et la journée s'annonce maussade!
Nous démarrons comme toujours vers 8h, par une succession de montées et de descentes sans difficultés. Nous croisons toujours beaucoup de marcheurs indigènes le long de ce grand axe de la vallée du Burhi Gandaki.
Petit à petit l’hindouisme cède la place au bouddhisme, nous voyons de plus en plus de Tibétains, notre Namaste devrait se transformer en "Tassi Dalé".
Le petit restaurant est aussi la quincaillerie du coin et on y trouve avec les boissons gazeuses et les bières, 3 mètres en rouleau, une dizaine de piles et quelques cadenas....
La poule est ainsi tuée, par énuquement plutôt que décapitation comme chez nous puis préparée avec de Daal Bhat. Contrairement à ce que l'on nous prédit, le poulet est tendre mais découpé comme des carrés de bœuf, on ne trouve donc pas les blancs, cuisses et ailes habituels. En plus, il est plein d'os ce qui me stresse un peu vu la vitesse avec laquelle on le dévore!! Les enfants du coin ont droit à quelques ballons et c'est d'ailleurs à coup de "Namaste balloon" qu'ils nous accueillent. Tant de bonheur avec si peu… c'est merveilleux. Comme toujours ce ne sont que des tout petits.
Vraisemblablement les plus âgés sont partis pour plusieurs semaines ou mois à l'école, plus ou moins loin en fonction de leur âge. Cela donne des villages étranges, on ne voit que des petits, des femmes ou des vieux. Les hommes sont également loin du village pour travailler les champs, par exemple.
En reprenant la route, Jolan s'encouble malheureusement sur le sentier qui descend du village et se fait mal au genou: jamais bon à cette distance de la première voiture et surtout avec le programme qui nous attend. Je l'examine très succinctement et ne suis pas trop inquiet. On lui fabrique un bâton avec un bout de bois et le voilà qui commence à se traîner pendant deux bonnes heures. On n'a malheureusement pas trop le choix d'attendre. Il faut avancer ou reculer, et tant qu'il peut marcher, on n'est pas très enclin à le porter. Petit à petit toutefois, cela va mieux, rassurant du même coup toute la troupe… qui dans le contexte ne fait qu'un!!
On quitte petit à petit les rizières pour les forêts de pins et la jungle de bambou.
Découverte d'herbes ... qui feraient le bonheur de certains restés à Katmandou
On les trouve sur le chemin même!
Le temps est toujours très couvert et on commence à avoir de la pluie; comme chaque jour d'ailleurs, mais cela n'a jamais duré. Il semble que cette pluie ne soit pas habituelle en novembre, et j'espère ouvertement que les mauvais jours sont derrière nous, le Larkye La pass à plus de 5000m sous la neige, n'étant pas évident à passer. Par ailleurs nous sommes mal équipés pour la neige: nos treckings légères sont un compromis pour la suite du voyage et nous n'avons complété l'équipement que par des guêtres achetées en partant de Katmandou. Ça ira pour un peu de neige, mais seules les chaussures de Jolan et les miennes sont en Goretex, donc basse mais étanches.
La forêt se densifie un peu, les pins sont majestueux à tel point qu'on dirait même parfois des sequoias! Nous passons plusieurs ponts suspendus, en acier et nous commençons à nous y faire! Le dernier de la journée est par contre en bois, et passablement d'occasion! Là on s'accroche pour rester au milieu en se disant que les bases du pont neuf en construction à côté ne sont pas un luxe. Les porteurs, eux, passent en courant pour rester mieux équilibrés. Il y a donc toujours, avant et après le pont, un attroupement de porteur en attente ou en phase de récupération.
Après ce dernier pont le chemin se simplifie et parcourt la rive droite régulièrement sans les montées et descentes continues du début. Sur la journée nous avons toutefois fait 975m de dénivelé cumulés pour 500m au total, c'est dire. Jolan va mieux, il boite encore mais je pense que cela pourra aller! (ouf!)
Peu avant l'arrivée nous passons sous une falaise contre laquelle tournent des dizaines d'aigles… Probablement une cinquantaine qui ont dû repérer une carcasse. Impressionnant!
Nous arrivons à Deng, petit hameau tibétain perché sur un promontoire herbeux qui surplombe le torrent. Nous sommes accueillis par le propriétaire que nous avons rencontré la veille, mais notre arrivée est nettement moins marquante que hier où des dizaines d'enfants nous tournaient autour.
La lodge est récente, pas très jolie, faite de tôles brillantes, sans électricité ni isolation évidemment, mais les lits sont confortables. C'est pas l'endroit pour faire des commentaires sur le manque d'intégration de la construction dans l'architecture locale, plutôt de pierre et de bois, car la lodge appartient en partenariat à Ganesh, le frère de Chitra. Il possède d'ailleurs aussi la lodge dans laquelle nous passerons la dernière nuit avant le col, à Dharamsala, à 4460m. On s'encourage tous pour se doucher avec une eau glacée (les autres touristes ne se douchent plus depuis plusieurs jours déjà) distribuée par un tuyau d'arrosage que les muletiers déconnectent plus haut pour nourrir leurs bêtes! On doit donc se mettre à deux pour éviter de se retrouver couvert de savon, sans eau et par 10°! Le thé chaud est bienvenu, et la nuit tombée (à cinq heures) tout le monde va se cacher dans son sac en attendant le souper. Comme ailleurs les chambres sont ouvertes sur un toit en tôle et on commence à se couvrir sérieusement. On sait heureusement que les étapes de montages sont équipées en couvertures qui pourront nous servir par les -12° que l'on attend la nuit!
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