Lundi 14 novembre
Encore une journée de descente vers la civilisation. On croise de plus en plus de touristes maintenant qu'on est sur la route de la montée sur le trek des Annapournas, mais également de coursier en tout genre comme par exemple ce Mail Runner, postier des montagnes, qui fait le relais tout les jours avec un collègue plus haut et distribue le courrier à 5 jours de marche de la première route!
La végétation reprend une allure de plaine, avec les rizières (riz dont la récolte bat son plein), les arbres fruitiers, les fleurs etc.. On s'arrête même dans une petite ferme où les gens proposent du jus d'oranges frais… On saute évidemment sur l'occasion, abreuvés à l'Isostar en poudre et au thé noir depuis 15 jours. Un homme sort une échelle, monte à l'oranger voisin, ramasse quelques kilos d'oranges et redescend. Après en avoir vendu une partie à d'autres passants, sa femme et lui nous préparent un délicieux jus, difficilement plus frais!!! On est aux anges! Le prix de 1.20 par verre ne nous fait pas peur… et nous proposons un verre au guide qui refusera…
Plus loin de nouveaux villages, des écoles et les premières télévisions dans les chaumières. C'est toujours un peu choquant de voir à quel point la télévision apparaît parfois dans les maisons bien avant l'eau courante… et que les enfants y sont déjà scotchés à 9h du matin, à côté des poules et des canards qui vivent dans la maison…
Les garçons font un apprentissage intensif du népalais avec Balman (frère du guide) et lui apprennent en le drillant quelques phrases de français. Je crois qu'il n'y a que des enfants pour insister pareillement! Et le résultat est plutôt bluffant!!!
Le soir, on s'arrête pour notre dernière nuit en lodge dans une auberge tibétaine au confort minimal encore mais dominant la rivière en contre-bas. La vue est assez jolie, malgré la grisaille et le manque de lumière. Comme dans pas mal d'auberges depuis une ou deux étapes, c'est annoncé "Cold and Hot Shower": pour comprendre il faut lire "Eau glacée importée directement du torrent, eau bouillante sur demande, mélange à faire à la main, dans un lieu à convenir… ni éclairé, ni fermable, ni salubre!!". On a arrêté de se faire des illusions!
On réussit enfin à envoyer quelques SMS et on reçoit l'info de Khieng que la situation des inondations en Asie continue à s'aggraver et qu'il doit abandonner l'idée de venir nous rejoindre. Son billet ne peut pas être modifié. Il doit faire un stop and go à Bangkok pour virer ensuite sur la Malaisie, ce qui lui fait perdre 5-6 jours de transfert sur l'aller-retour. Avec quinze jours de vacances, ça n'a pas de sens. La communication dans les montagnes a ses limites et même si il a essayé de nous informer le plus tôt possible, il a quand même fallu attendre au moins cinq jours qu'on retrouve du réseau… On est loin de notre société où on peut à peine s'absenter pour aller au p'tit coin sans prendre son téléphone avec!
Nous sommes évidemment très déçus de ne pouvoir voyager avec lui qui aurait été un guide parfait en Asie et surtout au Cambodge, son pays, qu'il se réjouissait de nous faire découvrir! Personne n'y peut grand-chose et on a surtout de la tristesse pour les habitants des ces régions qui vivent une situation vraiment tendue. A Bangkok, un homme s'est fait déchiqueter la jambe en plein centre ville par un crocodile… Et les serpents d'eau ont également envahit la ville! Aller visiter le centre ou le nord de la Thaïlande et les pays limitrophes dans ces conditions nous paraît inutile et nous allons donc switcher sur le sud Thaïlande ou la Malaisie et l'Indonésie. De toute façon, comme parfaits novices en Asie, je pense que n'importe lequel de ces pays nous donnera envie d'y retourner!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire