mercredi 31 août 2011
Nouveau Blog: le coup d'oeil de Chap
mardi 30 août 2011
Glacier de Svartisen et Maelstrom de Stratstraumen
Le but du jour est de se rapprocher de Bögö d'où nous prévoyons de prendre un car-ferry pour Moskenes sur les Löfoten.
Non loin de chez les Johansen se trouve un des glaciers les plus bas d'Europe, le glacier de Svartisen. Nous dormons face à lui, de l'autre côté du fjord par une nuit étoilée et glaciale. La température de la nuit et du matin contraste brutalement avec la journée de hier et on estime avoir perdu une quizaine de degrés… dommage…
Vers onze heures (à la sortie de l'école) nous prenons un petit bateau pour nous rendre à pied au glacier. La bouche semble minuscule mais nous savons qu'elle s'ouvre à trois kilomètres.
Nous parcourons rapidement la marche d'approche puis escaladons seuls le petit sentier préparé pour les hordes de touristes. Nous étions les seuls à bord du bateau et probablement les seuls sur le pied du glacier. Le sentier serpente sur un immense plateau formant l'ancien socle du glacier. Le fond de roche est formé d'un mille-feuille de strat de roche multicolores lissé par la passage de la glace.
Arrivé à la fin du sentier "officiel" nous continuons à grimpoter pour accéder à la bouche du glacier… Et bien nous ne sommes pas déçus…
Le trou béant de glace bleu est immense et magnifique. Malgré le temps sec, il pleut abondamment sous la voute en raison de la fonte de la glace. Des séracs basculés sur la tranche bordent le côté gauche et s'avancent vers le lac formé sous la glace. Nous sommes ébahis par tant de beauté. Encore une fois nous nous sentons éloignés et petits… mais heureux! Le vent glacière et le froid ajoutent à la majesté de l'endroit. De mon côté je suis heureux de voir ma famille sensible à ce spectacle, moi qui ait si souvent demandé/proposé sans succès en Suisse des excursions proche des glaciers.
Nous regagnons le bas au pas de charge pour attraper le bateau et nous continuons par la route. Nous nous arrêtons en fin de journée à Saltstraumen, curiosité naturelle à 30 km de Bodo. Ce détroit très étroit de 150m sur 1500m joint deux fjords. Au changement de marée le fjord le plus éloigné de la mer se vide dans le plus proche avec un délai provoqué par l'étroitesse de la passe. Il se crée alors le plus fort courant de marée du monde, avec des vitesses de 20noeuds lors des gros coeff'.
C'est époustoufflant! Le centre forme un rivière lisse très rapide alors que dans un des bords on assiste à la formation de rapide avec de fortes vagues.
De l'autre côté l'eau forme des remous impressionnants, sorte de monstres chaudrons de 10m de diamètre qui sortent comme des champignons. Nous restons 2h00 à observer ce bouillon tumultueux!
lundi 29 août 2011
Route de l'Arctique et les Johansen
Et ce matin j'écris au bord de l'eau en petite tenue. Il fait un temps superbe et à 8h déjà presque 20° au soleil même si le fond de l'air est un peu plus frais! Franchement j'espère que cela va durer un peu!
Nous déjeunons longuement sur une table en béton posée sur la roche au bord de l'eau. L'endroit est magique!
Nous quittons tardivement ce coin reposant et continuons de longer la côte arctique dans un univers grandiose. La succession d'îles, de fjords, de lacs et de forêts est magique. Certains lacs ne sont séparés du fjord adjacent que par quelques mètres de distance mais aussi d'altitude, ce qui donne une impression de suspension étonnante! A plusieurs reprises le seul moyen de passer est de prendre un ferry car toute la région est coupée à l'est par une "chaîne" de glacier à 1500m d'altitude. Pas de route "échappatoire" et pas de moyen de faire autre chose que la route proposée… dans ce coin qui est une sorte d'île sur le continent. Tout les chemins de traverse sont non-goudronnés et amènent, donc appartiennent aux habitants bordiers.
Nous arrivons à 14h04 pour prendre le ferry. Là un type exubérant d'une soixantaine d'année arrive vers nous en gesticulant dans un sabir incompréhensible probablement norvégien… Le malentendu dissipé il rit et m'explique qu'il a loupé (et nous donc..) le ferry de 14h et que le (nous) voilà coincé jusqu'au suivant. Contrairement aux routes touristiques, ici les ferry fonctionnent et s'adaptent au débit.. et il y a très très peu d'habitant!! Donc nous voilà coincé pour trois heures… Nous faisons un brin de causette avec ce Monsieur qui vient de passer sa journée, juste pour amener sa voiture au service alors qu'il habite de l'autre côté du fjord (1 heure en bateau).
Après une petite balade pour passer le temps, nous embarquons et retrouvons notre local sur la bateau. Il nous propose des explications si besoin, puis se met à nous bombarder de question. Nous finirons par nous faire offrir un café chez lui.
Au sortir du ferry nous le suivons donc quelques kilomètres sur une route perdue puis 1500m sur un chemin de terre battue jusqu'à deux petites bicoques face à la mer à 50 mètres de l'eau à marée haute. A l'arrière une petit montagne de rocher abrupte habité seulement par des aigles. Une des maisons est en rénovation et était celle de ses parents et la voisine et neuve. Il est temps de faire les présentations: il se nomme Pier-Anton et nous présente son épouse Lindy. La maison est toute petite, sur 2 étages avec en bas une cuisine- salle à manger-salon ouverts donnant sur la mer par une vue de rêve sur les îlots, de petites criques et des brins de fjords tout intriqués.
L'endroit était à l'époque accessible uniquement par mer et leur jardin devant la mer était un marché ouvert pour la région. Pier nous raconte qu'à chaque coup de bêche, il trouve des pièces de monnaies en argent, mais malheureusement sans valeurs actuelles.
Actuellement sans emploi et entretenu par sa femme institutrice au village voisin, il est un ex-employé d'église, ayant travaillé de nombreuses années à Madagascar. La maison est d'ailleurs remplie d'objet d' "art" provenant de ses missions africaines.
En fait de café, Pier commence à préparer un vrai souper et sort tout de son frigo, surveillé par sa femme, car il semble un peu distrait dans ses préparatifs. Nous avons ainsi droit à goûter caviar, œufs d'esturgeon à la poêle, miettes de maquereau à la tomate, crevettes qu'il nous apprend à décortiquer à la méthode rapide! Tout ici sent la simplicité: dans les rapports d'abord, dans les comportements ensuite… et nous sommes très honorés et un peu gênés de temps de naturel! Par exemple, il prépare ses tomates sur le tapis de la cuisine (!!!) alors qu'ils vivent avec un chat… ou alors il nous vente la délicatesse des œufs de crevettes en les décortiquant, et lorsqu'il en trouve, il les aspire rapidement du bout des lèvres, mais remet néanmoins la crevette préparée dans le plat commun… Assez rustique en somme! Mais sympa!
Nous passons une soirée géniale à passer en revue les habitudes culinaires de nos pays, des souvenirs communs de Madagascar (où nous avions passé 2 semaines de notre voyage de noces), les histoires de nos familles.
Leur projet actuel est la construction d'une troisième maison et la rénovation de la vieille pour disposer de 2 maisonnettes de locations pour touristes. Le travail ne manque pas et leur seul vrai problème de vie est l'absence d'eau courante. Il faudra 1500m de fouille pour amener l'eau et il est clair qu'il s'agit d'une fortune pour eux même si la commune participera à hauteur de 50%. D'habitude la pluie leur suffit, mais cet été de sécheresse leur est vraiment problématique! Et actuellement nous vivons en plus une période caniculaire! C'est vrai que nous avons passé la journée en t-shirt alors que d'autres années ils ont déjà de la neige!
Leur vie est centrée sur la nature, culture de végétaux pendant l'été, et préparation des réserves pour l'hiver: pêche, récoltes de baies, agriculture.
Leurs quatre enfants volent plus ou moins de leurs propres ailes, bien loin de cet isolement et c'est amusant d'entendre leurs trajectoires depuis un endroit si paumé! Un prêtre, un musicien de jazz, une sociologue et une autre étudiante à l'uni.
Leur maison est régulièrement visitées par les élans, véritables plaies locales par leur impact et leur agressivité parfois. En hiver, c'est les phoques qui viennent prendre un peu de soleil sur la neige de la plage du jardin.
Nuit tranquille au bord du fjord qui nous sépare du glacier du Svartisen que nous visiterons demain.
Nous nous quittons heureux d'avoir vécu ce moment privilégié au bout de nulle part!
dimanche 28 août 2011
Entrée dans l'Helgeland
Encore quelques heures de route avant d'arriver sur la côte de l'Helgeland, début pour nous de la zone "Lofoten". Au petit matin, sur des routes désertes et interminables (par exemple, 150km de forêt sans un carrefour entre deux villes), je roule prudemment sans trop d'inquiétude avec mon petit monde non-attaché derrière. J'avais fabriqué des filets de sécurité qui permettent d'éviter une projection vers l'avant en cas de freinage et je considère que cela limite bien les risques. Je range donc succinctement d'intérieur et installe mes filets et après un café, je peux rouler à ma guise. Ce matin c'est démarrage à 6h00, ce qui fait que 3 heures plus tard, mon petit monde se réveille l'air de rien, avec déjà un bout de voyage dans les roues… Nous traversons Mo Y Rana et entrons, enfin, dans l'Helgeland pour un voyage de 5h avant d'atteindre Bögö où nous prendrons le bac pour les Lofoten. L'Helgeland, c'est deux cents kilomètres de route sinueuse sur la côté ouest dans un paysage à peine imaginable. Si je dis qu'il y a là 14'000 îles, cela donne peut-être une idée… 14'000 îles sur 100kil à vol d'oiseaux c'est 140 au kilomètre!! Et pas que des cailloux! Il y a aussi de grosses parties habitées! Mais c'est le domaine des animaux plutôt que des hommes et l'ensemble est d'une beauté saisissante. On se sent plongé dans un magazine Géo ou Ushuaia. Superbe.
Un autre contraste nous saisi à l'arrivé sur la côte… Il fait enfin beau! Et même assez chaud compte-tenu de la latitude… On est quand-même à 20km du cercle polaire arctique. Et c'est short et t-shirt et "bronzette" sur les cailloux! On vit cela comme une recharge de nos accus, un peu vidé quand-même par ce pluie omniprésente. Certes, nous n'avons eu que quelques jours de pluie non-stop, mais il n'y a quasiment pas eu de jours sans pluie du tout et encore moins avec un ciel vraiment bleu. C'est donc avec un immense plaisir que nous retrouvons le soleil… et surtout la lumière sur les roches et la mer fait apparaître des contrastes incroyables que notre œil avant presque oublié!
Un pêcheur islandais, rencontré sur la plus belle aire de repos du monde nous a dit hier que leur été norvégien (il vit depuis 5 ans à 100km de là) est complétement incroyable, tellement il fait beau et chaud. Il semble effectivement que le nord de la Norvège soit épargné par notre été pourri.
L'eau quand à elle est glaciale selon les enfants. Titouan, notre "phoque" me dit qu'elle est même plus froide que lors de notre dernière douche en rivière. Il n'arrive d'ailleurs pas à plonger en apnée pour récupérer l'hameçon du premier lancé de Jolan avec NOTRE matos de pêche… Trop froid, la tête serre et le souffle est coupé.. Cela doit faire pas loin de 10° selon mon expérience d'ex-planchiste hivernal. Tant pis pour l'hameçon. De toute façon notre pêcheur islandais, qui avait passé l'après-midi à essayer, est reparti chez lui bredouille, même si le coins est réputé bon! On a donc un peu moins de regret!
samedi 27 août 2011
Chap et la loi des gaz parfaits...
PV= nrt pour les amateurs... Pression x Volume = constante...
Lors d'un voyage dans l'ouest des Etats-unis en 1990, nous voyagions dans un van Chrysler Voyager dont nous avions hôté les sièges arrières pour y loger 2 matelas pneumatiques. Nous avons ainsi fait 7000km dans les réserves entre San Francisco et Yellostone en passant par le Grand Canyon. J'avais déjà tendance à me réveiller avant elle, et je profitais souvent de ses grasses-matinées pour rouler un peu. A King's Canyon, alors que l'air de rien nous étions progressivement monté en altitude, Chap s'est soudain fait réveiller par une grosse explosion violente... De mon côté j'ai manqué l'infarctus... Cela venait de Véronique ou plutôt de son matelas pneumatique qui venait d'exploser avec la diminution de pression liée au gain d'altitude...
20 ans plus tard... Nous avons également avec nous un volume d'air fermé à bord du camping car: c'est le bac d'évacuation des toilettes... fermé par un couvercle intérieur étanchéifié par un joint caoutchouc... Lorsqu'on termine son "affaire", on tire la chasse tout en ouvrant le couvercle grâce à une tirette.
En prenant de l'altitude (à chaque sortie de fjord) le réservoir se met en pression... et le couvercle se bloque poussé par la pression contre le haut écrasant le joint qui fait son travail!!
Et c'est à chaque fois, à chaque montée, comme par hasard Chap qui se retrouve avec une chasse impossible à tirer... et une cuvette "pleine"...
Eponge et fous rires...
La solution serait/a été (pauvre Chap) de pousser le bouchon vers le bas à travers le "liquide" pour le décoller, mais l'air sous pression sortirait/est sorti (pauauauvre Chap) par le haut... en jet... Bof!
;-)))
On rigole bien en voyage!
Et je suis à l'abri de ces gags car je roule souvent, et n'utilise que peu les WC!!!
Vers Bödö
Nous faisons route vers Bödö avec pour but d'emprunter la route 17 qui semble être encore une route "nationale" donc d'intérêt.
Notre rythme est toujours un peu moins rapide qu'espéré mais nous nous raisonnons… Il n'est pas possible de négliger l'école quotidienne (nous ne faisons ni vacances, ni WE, car nous pensons que sur l'année il y aura assez d'exceptions), nous sommes naturellement un peu décalés vers le soir et nous vivons tard, et finalement nous roulons beaucoup! Notre compteur (automatique sur le tableau de bord) indique déjà plus de 100 heures de route depuis le départ… Cela peut paraître beaucoup mais nous avons fait plus de 5000 kilomètres et nous avançons lentement! D'abord parce que c'est beau, et puis il n'y pas d'autoroute ici! On roule donc 3 heures par jour!
L'organisation interne est aussi quelque chose qui génère une "perte de temps"… Nous n'avons que 5m carré pour vivre et à moins d'être couché chaque geste empiète un peu sur l'espace vital du voisin engendrant friction donc ralentissement. On ne peut par exemple pas se lever de table sans déranger son voisin, pas traverser le "couloir" sans que celui qui s'y trouve n'arrête son activité! Bref, se marcher dessus prend du temps! Mais c'est aussi ça le charme de notre voyage et une source de rire et d'amusement! Le passage "salle de bain" est une grosse étape aussi sachant qu'on ne peut tenir qu'à un dans cet espace minuscule… Chacun y met du sien et la vie est facile!
La première étape du matin c'est le "ballet des coussins et des duvets"… Je me lève le premier et pour pouvoir m'asseoir je dois libérer l'espace de conduite où sont entreposé la nuit, les coussins des sièges arrières. Ces derniers sont transformés en lit pour Julie. La deuxième étape consiste libérer le lit de Julie pour remonter la table à manger. Il faut donc déplacer ses duvets et coussins dans le lit du fond (celui des parents), qu'il faut donc avoir rangé préalablement…
Un autre aspect est nouveau pour nous: le temps de repas! Nous passons beaucoup de temps à table et c'est quelque chose que nous ne faisons pas habituellement. Le déjeuner est un grand sketch, nous rions beaucoup et nous terminons avec la dictée- vaisselle qui est un pure délire! Il est donc difficile de démarrer et de commencer l'école. Ensuite nous essayons de démarrer et vers 15h00 nous dînons.
Le repas du soir est aussi assez animé, le tout ponctué par la vaisselle, sans machine et avec très peu d'eau ce qui évidemment ralenti le tout…
Aujourd'hui nous passons par Trondheim en espérant pouvoir faire remplir notre bonbonne de gaz suisse qui est vide. Nous n'avons pris qu'une de nos deux bouteilles et avons acheté ici une norvégienne; nous souhaitons la revendre en partant, mais pour cela il nous faudra un relais pour la suite du voyage et donc faire remplir la notre. Pas facile avec les standard de connexion! MAIS pour trouvez le distributeur qui fait la manœuvre il faut internet, DONC du réseau et nous voilà sur une autre source de ralentissement…: LE RESEAU! Internet c'est fantastique mais on oublie que l'accès au Wifi est certes possible partout, mais pas toujours évident quand on se déplace avec un char de 7m50… Il faut nous sevrer du web… Pour les news, j'ai commencé à me déshabituer! Pour la météo, j'ai arrêté spontanément, ça sert à rien, de toute façon il pleut… Pour les renseignements divers, on fait l'essentiel avec nos guides (surtout le Lonely Planet). Reste les mails, mais je me détache petit à petit et le blog que j'essaie d'alimenter avec un petit mot par jour. Véronique était moins accros et c'est surtout les mails qu'elle doit suivre pour des questions professionnelles. Et les enfants, après des mois de bringues sur l'utilité et l'indispensabilité d'un profil Facebook et MSN etc… on se rend compte qu'il faut les pousser à blogger et que seule Julie entretient pour l'instant un peu ses relations par mail.
Nous faisons donc un rapide tour à Trondheim, mon snifeur de réseaux en main, mais sans grand succès. Nous traversons le quartier alternatif, remplit de petit bistrot sympa et d'habitat communs dans des anciens entrepôts. Look jeune et extrêmement branché, tatouages, maquillages excentriques, on se croirait dans un séminaire organisé par Lady Gaga…
Nous quittons la ville et roulons quelques heures sont un déluge… On rencontre sur une air de repos Karle, chauffeur poids lourd suédois avec qui nous sympathisons. Il nous fait l'article sur son camion flambant neuf, très fier de son Scania qui tire jusqu'à 50 tonnes..
Nous avons le droit de visiter,.. sans les chaussures, sa cabine impeccablement propre et organisée: microonde, télé, frigo, congélateur, 2 lits superposés (mais "le lit d'en haut c'est pour les plus jeunes, moi j'arrive plus"). Puis c'est la démo technique en règle: réglage de confort divers, test des phares, suspension pneumatique de la cabine, système à air comprimé, et démo du bâchage! Le type est sympa et parle volontiers de tout! C'est vrai qu'il a quitté sa maison il y a un mois et que la compagnie humaine lui manque certainement un peu. Un mois? Alors c'est comme nous et la compagnie nous manque sûrement aussi un peu! Julie et Chap ont le droit aux honneurs de la cabine (mais Julie se réserve la photo pour son blog, alors allez-y!)
vendredi 26 août 2011
45 balais fêtés comme un gamin...
Hé oui, c'est le premier de nous 5 anniversaires en route! J'ai 45 ans… la mi-parcours si je vis jusque à 90 (mais je redirai ça à 50!!)!.
Un peu d'école, une séance de coupe-tif pour Titouan et le père Noel débarque avec mon cadeau d'anniversaire (le père Noel car la proximité de la neige et la température ne me parlent pas tellement d'été!): un lac, un décors incroyable et … du vent! A 45 ans je pense être resté bien gamin parfois alors pourquoi ne pas aller tirer un bord et faire la photo "on-y-était"… hein??
C'est parti! Grosse doudoune, chaussette néoprène, matos checké, appareil de photo et camera distribués, aides briefés… je pars donc pour 2 aller-retours dans une flaque sous un glacier… Magique! L'eau est turquoise lisse et glaciale, la montagne magnifique, l'ambiance unique! Evidemment seul et pourquoi pas le seul âne à jamais avoir navigué ici! Le vent passe par-dessus les montagnes et seules quelques rafales descendent et tournent à 90° pour suivre la vallée; il faut donc faire très vite pour décoller, faire un aller-retour et espérer arriver au bord avant la fin de la baffe. Je réussi 2 fois et ne tente pas le diable pour une troisième, le risque de finir sans vent au milieu d'une grosse gouille à température limite étant trop grand! Je rentre au bord heureux de ce petit clin d'œil.. J'essaierai de monter quelques images pour faire un mini-clip!
La suite de la journée se passe en suivant ces vallées d'altitude grandioses par leur dénuement et le sentiment de solitude qu'elles imposent. Nous faisons une partie à vélo pour certains et finissons à Geiranger fljord en passant par un sommet le Dalsnibba à la vue époustouflante, au milieu de glaciers immenses et de vallées incroyablement profondes!
Nous arrivons enfin à Geiranger, fljord hyper connu car magnifique, mais le retour au tourisme de masse et à la pollution laissée par les nombreux ferries qui y viennent nous incitent à repartir tout de suite et à garder dans les yeux le souvenir de la route des 24 dernières heures…
jeudi 25 août 2011
Glacier du Jostedalsbreen avec Seb' et Corinne et trail en montagne
Le matin, je profite de la paix laissées par les grâce-matineurs pour m'évader une petite heure à la rame. Le ciel est clair, le lac est totalement d'huile et la configuration du coin nous fait bénéficier des premiers rayons du soleil alors que le reste du lac est à l'ombre des sommets avoisinants. Je rame donc au soleil sur cette eau ultra-lisse au pied des falaises, autour de petites îles, avec au-dessus de ma tête, cascades et glaciers! Magique!
Au retour, petit bain (très rafraîchissant) histoire de sentir le frais quand les autres se réveilleront!
Après le petit déj' nous partons en voiture puis à pied pour une petite balade jusqu'au pied d'une des langues glacières. Les torrents et les cascades sont vraiment impressionnants et la glace bleue et le puissant vent glacière rajoutent au sentiment de petitesse qui nous envahit!
Vraiment sympa de nous retrouver ici avec Sebastian et d'évoquer un peu notre vie de globe-trotter loin de notre service d'anesthésiologie!
Nous nous quittons en milieu d'après-midi, eux pour Bergen et nous pour le nord.
Nous faisons route vers Geiranger, petit fjord à ne pas louper et sur la route nous prenons un gros détour par une route de montagne qui s'annonce belle. Nous entrons un paysage lunaire! Il faut dire que nous sommes habitué à une limite supérieure des forêts vers 1800-2000m alors qu'ici c'est plutôt aux alentours de 700m. La désolation des hauts plateaux est donc impressionnante et à 1000m on a l'impression d'être à 2500m chez nous. De plus le froid permanent ou presque fait que nous trouvons les premiers névés vers 300m selon l'ensoleillement et que les glaciers sont à moins de 1000m parfois!
L'eau est omniprésente avec des cascades plus impressionnantes les unes que les autres, des lacs, des rivières, des torrents…
Nous nous arrêtons au col sur le quel se déroule un petit lac de montagne.
La végétation change sans arrêt même si cela demande un peu d'observation, et nous sommes entourés parterre de fleurs incroyablement fines qui ressemblent à des flocons de neige...
Nous commençons la soirée par la construction de cairn (je finirai le mien demain…). Ensuite nous nous préparons à faire le tour du lac en footing avec Chap. Petit contretemps, Titouan se blesse le pouce avec une pierre en construisant son cairn… Zut! Je sors donc le matos et après une anesthésie locale du pouce, m'apprête à suturer le bout du pouce, bien écrasé. Grâce à la locale je peux bien nettoyer et enlever les chairs pour finalement m'abstenir de suture. Je préfère cela!!
Nous partons donc un peu tard (19h30) pour ce tour du lac sans savoir si le bout qui se termine par une bonne chute d'eau est fermé par un pont! Nous commençons par le bord "sauvage" sans la route progressant sur un parterre de pierrier parsemé de mousses de toutes sortes.
Cela ne tarde pas à se compliqué par le passage d'un delta de rivière provenant d'un très grande cascade sortant du glacier. Evidemment on cherche à ne pas se mouiller les pieds en traversant 50m avec de l'eau aux chevilles. Nous remontons donc la pente presque jusqu'au nuage d'eau projeté par le bas de la chute, et traversons en s'aidant entre de gros blocs de rocher. Un peu délicat, on finira les deux mouillés jusqu'au mollet!
Râté donc, compte-tenu du détour que la remontée de la pente nous à fait faire! La suite promet d'être plus compliquée car je ne vois aucunes traces d'hommes au bout du lac alors que d'habitude on voit beaucoup de cairns. Arrivés au bout après une heure de trail, on est bien obligés de constater que ça va se faire sans le pont…
On a donc le choix d'essayer de passer ou de rebrousser chemin, mais un heure à la tombée de la nuit dans ce pierrier ne nous enchante pas. En plus les enfants risquent de s'inquiéter et on préfère une solution plus rapide… Le passage par la chute est exclus et nous devons donc redescendre le cour d'eau pour trouver de quoi passer… Pas simple…
On cherche notre chemin dans le lit de la rivière, avec de l'eau au genou (froide, l'eau du glacier) et finalement on se lance pour un passage de quelques mètre avec de l'eau à mi-cuisse mais un courant limite trop fort! En avançant chacun son tour et en se calant pour aider l'autre à progresser on arrive finalement! Trempés, conscients d'avoir fait une variante pas très smart.. on court jusqu'au camping-car par la route! Superbe petit trail, même si un peu engagé peut-être!!
mercredi 24 août 2011
Congrès d'anesthésie à Stryn
Nous déjeunons sur une petite plage près de Vassenden et profitons pour faire un peu d'école et, pour Julie, un peu d'entretien de son vélo!
Nous rejoignions nos copains médecins près de Stryn au bord d'un bras du Nordfjord. Nous les retrouvons dans un site d'escalade, Corinne au début d'une voie de 7b (les connaisseurs apprécieront j'espère), dans une longue voie en dévers, les mettant à l'abri de la pluie! Nous la regardons grimper en tête et à vue ce dévers très athlétique avec admiration! Et c'est réussi sans accros! Impressionnant!
Nous passons le reste de l'après-midi à nous raconter nos voyages et nous refiler de petits trucs et coins à découvrir absolument, car nous ferons le trajet inverse au leur jusqu'à Tromso au moins et eux traverserons le Danemark pour leur dernier mois de voyage.
Avant de trouver un coin pour la nuit, il nous faut encore vite régler un petit problème de gaz car les formats des raccords de bouteilles norvégiens sont incompatibles avec le reste de l'Europe. Mais par chance, alors que cette fois nous sommes en panne de gaz, nous trouvons une station service qui nous tire d'affaire!
Nous rejoignons Sebastian et Corinne qui ont trouvé en éclaireur un petit paradis au bord d'un lac au pied d'un glacier à Lovatnet. Le terrain d'herbe borde un lac glacière au pied de multiples cascades déversant plusieurs glaciers tout autour. La vue est splendide, le site est isolé et sauvage et nous nous installons pour la nuit. Petite séance de paddle dans de l'eau à 11° ce qui met un peu le stress et pêche avec Sebastian qui s'y est mis aussi, mais sans succès.
mardi 23 août 2011
Bergen et les rois du Maquereau
Nuit calme et départ de très bonne heure à 7h15… Oui, mais… le parking a été fermé pendant la nuit et on est enfermé! Oups… mais c'est mardi et donc probablement ouvert! Par chance le portier vient ouvrir à la demi et nous pouvons nous échapper!!
Nous partons en ville d'abord pour visiter mais aussi pour nous rendre à la laverie, étant complétement à cours de linge après 3 semaines et demi de voyage! Heureusement le pressing est vide et nous pouvons faire 8 machines en parallèle! La prestation comprend le séchage et le pliage, nous pouvons donc partir en ville!
Bergen est une magnifique petite ville portuaire qui a la particularité de posséder plusieurs quartiers miraculeusement préservés par le temps, les incendies, les marées et plus récemment les dents des promoteurs qui espéraient tout raser!
En 1979 le quartier de Bryggen est inscrit au patrimoine mondial par l'Unesco et est désormais sauvé. On peut donc se promener dans ces ruelles entre les maisons de plusieurs étages tout de bois; les ruelles sont également sur un sol de plancher et l'on peut même se promener aux niveaux des étages le long des couloirs comme dans un hôtel mais sur de longs balcons cheminant au-dessus de la ruelle! C'est magique de se trouver ainsi plongé dans un environnement du 16ème siècle!
Nous quittons Bergen avec le plein de linge propre à destination de Stryn où nous allons essayer de retrouver un couple de collègue médecin dont un du service d'anesthésie du CHUV! Ils reviennent de 5mois de voyage depuis avril avec début en peau de phoque dans l'Atlas au Maroc puis remontée de toute la côte ouest de l'Europe jusqu'aux Lofoten dont ils redescendent à peine! Ils écument les sites de surf et de grimpe, leurs deux passions.
Sur le trajet nous nous arrêtons au bord d'un petit bras de fjord. Je prépare la SUP pour les garçons puis la leur emprunte pour faire également un tour en paddle. A mon retour je vois bien qu'il y a plus de monde que prévu au bord de l'eau. Je distingue ensuite un peu mieux qu'une des personnes pêche… mais je finis par réaliser à ma grande surprise que c'est Titouan à qui une dame locale, donne une petite leçon de pêche! D'ailleurs à mon arrivée il est entrain de ramener son premier lancé… avec un beau maquereau au bout!!! Jolan avait d'ailleurs déjà ramené le sien! C'était la fête!
Nous finirons la session par un cour de préparation des filets et la cuisson des poissons au Cobb (mon BBQ portable) et aurons ramener 5 maquereaux en plus des trois pêchés par notre prof! Nous la remercierons par un pot de confiture de chez nous! S'ensuit un bon repas de filet de maquereaux au coucher du soleil!
Nous faisons encore quelques kilomètres, prenons un bac pour traverser le Sogneford à minuit pour éviter de se retrouver dans le trafic du début de journée puis nous arrêtons simplement au bord de la route dominant le fjord pour la nuit.
lundi 22 août 2011
Plateau de Laerdal
Ce matin, mon petit monde a à nouveau de la peine à se lever... J'hésite à réveiller Julie à 6h15 pour lui dire que c'est l'heure d'aller à l'école, car c'est vrai... mais je les laisse dormir.
Je profite de faire une petite virée sur les hauts, 1h30 de silence et de vent sur les crêtes et le plateau dominant de 1300m ce fjord, un peu trop loin pour que je puisse entrevoir le fond.
La végétation est essentiellemen faite de mousse et de lychen mais la variété est saisissante et les textures également. On passe du presque sec au mou en passant par une sorte d'épaisse couche de caoutchouc.
Les roches de types plaques de granites effritées font par endroit un tapis de petites pièces et on imagine facilement que la mousse pousse par-dessous, soulevant ces morceaux de roche. Le temps hésite entre averses, accalmies et 3 rayons de soleil... quand il est là celui-là c'est .... magique!!
Je retourne à la "maison" pour la dictée du matin, et cette fois c'est Tit qui fera la vaisselle. Contrairement à ce que Chap dit depuis 20 ans, je m'en sors comme chaque jour presque sans faute... comme quoi avec un peu de bonne volonté!! Nous faisons ensuite une petite balade sur "mes" traces à pied et à vélo pour les gars et les 3 fesont les 1500m de descente en vélo. Début en version VTT mais c'est un peu glissant et technique pour Jolan et nous faisons la majorité sur la route, slalomant entre les moutons!
La plongée sur le fjord est aussi vertigineuse qu'imaginé la veille, et le faire en vélo est vraiment sympa! On a droit à quelques bravos de voitures ou même de cyclistes faisant la route à l'inverse et qui imaginent qu'on s'est fait la montée à la régulière tôt le matin! S'ils savaient!!!
;-)
On roule sur Bergen et on se pose dans le parking de l'hippodrome à 20m du camping.
dimanche 21 août 2011
Naeröyfjord, le fjord étroit en kayak
Après une petite nuit au bord de la route nous re-descendons en direction du fjord pour jeter un œil au mini-village de Undredal. Minuscule, plein de charme et centré par une église "skave church" (j'ai pas trouvé ce que cela veut dire) en bois, la plus petite et vieille de Norvège encore en fonction. Très pittoresque!
On reprend un bout de route et de tunnel pour nous rendre à Gudwangen, au bout du Naeröfjord qui comme son nom l'indique est hyper-étroit! On est sous la flotte pour changer et je pousse un peu pour louer des kayaks pour la demi-journée. A la fin de la dictée du matin (damn'd encore Julie de vaisselle!), nous prenons nos parapluies pour fendre la douche jusqu'au départ des bateaux. Chap est un peu septique, pleine de courbatures de notre marche de hier… On part donc sous l'eau mais cela ce calme vite. Tout autour de nous des cascades incroyable plusieurs centaines de mètres sur nos têtes. Le coin possède plusieurs des 10 plus hautes cascades du monde, c'est dire. Les guides y vont toujours de leur record de ci et de ça mais il y a quand-même une certaine signification derrière!
Nous ramons donc une dizaine de kilomètres (le fjord en fait 23, puis rejoint un autre fjord de 10 pour arriver finalement au grand Sognefjord qui va sur 200 kilomètre jusqu'à la Bergen. C'est juste fou!
Nous longeons les bords abruptes avec de-ci de-là des maisons éparses et quelques moutons laissés en pâture mais qui n'iront pas bien loin de toute façon!
Nous faisons demi-tour près d'une tombe viking. Sur le retour notre regard est attiré par une mouette qui semble se battre avec un poisson. A plusieurs reprises on la revoit jusqu'à ce qu'on réalise que le poisson est un phoque. Incroyable! Nous les suivons un bout mais à distance et pas assez près pour pouvoir l'observer vraiment! On les abandonne finalement, content de cette rencontre inattendue! En arrivant au village de départ, là c'est la fête car plusieurs phoques entourent nos kayaks et là on peut vraiment les observer! Magique de se sentir si proche de la nature! C'est amusant de se rendre compte à quel point on peut passer presque sans les regarder à côté d'animaux dans un zoo, où la profusion va presque jusqu'à étouffer. Là en pleine nature on passe 1 h à attendre de 5min en 5min l'apparition pour 15" d'une petite tête de phoque à 10m! Et on est émerveillés!
Un bien joli cadeau pour cette balade sous la pluie!
Nous quittons le village pour revenir de quelques kilomètres sur nos pas et refaire par le col l'itinéraire emprunté par le fameux tunnel le plus long du monde. On aurait mieux fait de prendre par les hauts, splendide plateau de toundra à 1300m d'altitude, couvert de mousse et lychen sur un parterre de pierrier. Tout cela dominant le fjord qui serpente 1300m plus bas. La route est vertigineuse et la vue à couper le souffle. De petits postes d'observation nous invitent à de courtes pauses pendant le trajet.
Nous dormons au sommet, et je prépare le saumon comme un banni à l'extérieur du camping-car, sur mon Cobb (mini barbecue portable), sous la pluie et dans le vent, à 5°C… Il y a l'été Indien, et l'été Norvégien… on est entrain d'apprendre la différence!
Ma seule inquiétude, perdu au milieu de la montagne, c'est de nous retrouver coincés sous 1 mètre de neige avec nos 4 tonnes sur pneus d'été et une route verticale à emprunter pour redescendre. La route étant ré-ouverte au mois de juin, ça ferait un sérieux contretemps…