Une dernière plongée le matin devant la tente, pour éviter l'aller-retour à la Bay et c'est déjà l'heure de quitter ce coin magique. Quitter Gnaraloo c'est renoncer à replonger dans cet univers grandiose et à attendre que les conditions de vagues ne nous montre le spot sous son vrai visage. C'est aussi redescendre 125km plus au sud pour repartir vers le nord, et à profiter pour repasser encore plus bas à Carnarvon pour faire les pleins…
Tout cela ne va pas sans un minimum de mail, de gestion des billets d'avion et de tentative de solutionner nos problèmes de compresseur et de convertisseur 12V. Cette fois je choisis l'option "milieu de gamme" bien plus chère mais moins "made in China", quitte à garder ce matériel plus tard pour notre camping-car en Suisse.
Nous roulons donc ensuite en direction du camping bon marché le plus proche de Coral Bay que nous atteignons de nuit au bout d'un lacis de pistes qui failli nous perdre. Malheureusement un panneau avertit que seul les détenteurs de toilettes chimiques sont acceptés, ce que nous n'avons évidemment pas.. On se promet d'être discrets, quitte à partir de bonne heure le cas échéant. Sur place de nombreuses caravanes sont là, au pied d'une bute et on se trouve un petit plat de sable idéal. En général, lors de nos arrivées tardives, nous ne montons qu'une tente et nous nous serrons un peu plus histoire de gagner du temps. On est donc très vite près à manger et à faire une petite partie de carte, ce qui ne nous empêche pas d'être vers 8h au lit! Dehors les araignées sortent et on sent qu'elles nous regardent... A chacune de nos sorties nocturne, nos lampes frontales balayent le sable, et les araignées nous regardent, leurs yeux reflétant nos lumières comme deux petits phares dans la nuit; on se rapproche pour les observer, et les voilà qui fuient se cacher dans leur tanière, un petit trou dans le sable, tapissé par une couche souple et fine comme une peau, évitant que le sable ne s'écrase sur elles. En creusant d'un centimètre on peut prendre cette sorte de goutte de sable dans le creux de la main, comme un minuscule ballon de baudruche. Observer ces détails magique, nous rend plus admiratifs que jamais, plus amicaux aussi et ces araignées nous rendent alors heureux plutôt qu'autre chose. La nuit est calme et on entend juste le grondement lointain des vagues.
Au réveil on réalise que nous avons planté notre tente juste avant une piste de sable mou passant par-dessus la dune en direction de la mer qui est à 50m derrière. En fait nous sommes au bord d'une gigantesque lagune turquoise et les vagues que nous entendions sont à près de 1000m. Immédiatement sur la plage commence une véritable rue de caravanes, parquées à côté de leur "tracteur" 4x4 blanc, et du bateau de pêche qui va avec tout ça. C'est un vrai village de pêcheur "Grey Nomad" (les nomades gris = retraités qui cherchent la chaleur en migrant au nord à partir de Pâques, ou visitent simplement l'Australie).
Girouette locale...
Nous faisons une balade et une petite plongée snorkeling sur une pointe de rocher, où l'on peut observer des tortues, des raies dont une énorme… (2m de long..). Le courant est un peu fort et les petites vagues ne sont pas idéales pour Marlyse qui peine avec la prise d'eau de son masque et de son tuba. On choisit donc de changer de coin et de partir à Coral Bay qui a bonne réputation même si on s'attend à la destruction habituelle du corail par le tourisme de masse. Valé retrouve ses jeux d'enfance à Formentera et nous faisons une course aux crabes, motivant nos poulains à descendre une dune! Pour nos enfants c'est la découverte de la chasse aux crabes, nos destinations "kite" habituelles les ayant plus habitués au sable qu'aux rochers les abritant.
Faisant abstraction de notre "problème" de manque de toilettes chimiques, nous partons pour Coral Bay, à 40km au nord en laissant notre campement et la voiture de Valé, histoire de lui économiser quelques kilomètres et de lui éviter trop de frais de dépassement de "crédit". Nous tâcherons de payer le "caretaker" (=responsable bénévole du camp qui "habite sur place) en partant après notre dernière nuit, ce qui évitera la question désagréable des toilettes. De toutes façons ces campements sont si vastes qu'il est peu probable qu'un surveillant quelconque vienne vérifier notre équipement!
Coral Bay est une mini ville de tourisme, avec quelques campings, un hôtel près la plage, deux supermarchés minuscules, une pompe à essence de campagne, et une ou deux échoppes à souvenirs et à excursions de plongée. On en profite pour racheter un ou deux tubas et un body board, pour servir de flotteur à Marlyse, et qui simplifiera notre travail de désanglage-resanglage systématique du surf. La plage est assez vide et on ne sait pas trop où sont les nombreux campeurs. Nous nous dirigeons au sud de l'immense baie bleue pour essayer de dénicher le corail qui forcément ne se voit pas depuis la plage… La mer est calme, le vent faible, et les couleurs magnifiques.
Le début de la plongée est sablonneux sur 10-20 mètres puis le fond augmente et on voit les premières patates de corail. Assez vite on est subjugués par la beauté des paysages et même si les poissons sont assez petits et peu abondant la vue est magnifique. On peut encore observer quelques raies dont une raie tachetée à la queue filiforme et immense et une tortue. Mais ce qui domine avant tout c'est la beauté de ce jardin. En sortant, béats, Jolan nous affirme qu'après, plus loin, c'est encore plus beau… On est un peu dubitatif mais promettons de revenir le lendemain.
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