Geraldton

La destination suivante est un pèlerinage kite exclusivement. On ne peut pas passer à travers Geraldton sans s'arrêter à Coronation Beach, un des meilleurs spots du monde, avec une baie très plate bordée par un reef facile et des vagues idéalement orientée… En plus Geraldton était une des destinations que l'on visait pour notre arrêt de deux mois; on se retrouve donc à traverser la ville en s'imaginant qu'on aura pu s'y installer. Nettement plus grande que Margaret River, et mieux équipée en magasin divers et en grandes surfaces, tout a l'air assez idéal mais rien ne nous fait regretter Prevelly. Le climat y était nettement plus frais, l'arrière-pays moins désertique, et le bord de mer, grandiose, découpé par ses rochers, plutôt que de grande plage de sable bordée par des dunes de bush. En plus la fameuse baie de Coronation est accessoirement à 40km au nord de la ville et le camping qui la borde, n'a ni eau, ni électricité. C'est donc sans le moindre regret que l'on regarde la vie ici, plus civilisée grâce à la taille de la ville, mais aussi plus rustique…

On sent par ailleurs que l'on est dans un des derniers coins où l'on trouve de tout avant pas mal de kilomètre au nord. C'est donc le bon moment de faire le plein avant la poursuite au nord. On prévoit de s'arrêter quelques jours pour naviguer, puis ce ne sera pas loin de 1000km avec pas grand-chose…! On en profite pour racheter quelques piquets de tente (qui commencent à me fatiguer, ceux-là!) et une batterie d'appoint pour notre frigo, car la notre a l'air bien fatiguée et ne tient qu'un jour à peine sans recharge. Plein d'eau, plein de pétrole et courses dignes d'une grande traversée, sachant que de toute façon, avec 70 litres d'eau pour 7, on ne peut pas tenir bien longtemps!

Arrivé à Coronation, on voit tout de suite que la baie a l'air magique même si le vent est encore un peu faible. Le camping est occupé par quelques pêcheurs et vacanciers en kayak, et on ne voit ni planchistes ni kiteurs… On est pourtant à la Mecque et en pleine vacance de Pâques! On trouve facilement un emplacement libre pour nos deux tentes et nos deux voitures à 50m de la plage… Proche des WC, et de la douche, mais sur le principe "bring your own water", donc sans eau… Le seul défaut est un sol de terre dure et compacte dans laquelle on arrive pas à planter nos sardines! Il faut donc faire preuve d'un peu d'imagination pour faire tenir nos tentes, sans sardines et sans pierre, l'endroit étant surtout fait de dunes de sables arborisées. On remplit donc le plus de sac possible de sable et on fait des ancres-poids un peu partout, en espérant que le vent qui s'est levé, nous laisse un peu de répit au moins la nuit.

On part ensuite pour une petite nav' jusqu'au coucher du soleil, sur ce terrain de jeu parfait. Seuls au monde, et seuls sur le spot, même si avec nos 6 ailes on transforme vite le moindre spot secret en site bondé! On se demande où sont les "autres" et le WE qui arrive nous apportera peut-être la réponse.

Titouan en jump-jibe au-dessus de Julie

La saison avançant, le soleil se couche maintenant vers 18h, et après un festival de couleur, il nous laisse une longue soirée sans lumière que nous occupons à manger à la lampe frontale, à regarder les étoiles et à jouer aux cartes (bienvenue Valé!) histoire de ne pas aller se coucher à sept heures, même si, bien amortis pas les quelques heures sur l'eau, on ne demanderait pas notre reste!