Nous partons de bonne heure avec l'idée de travailler et de profiter du réseau à Little Lagoon proche de la ville et de sa couverture téléphonique. Quitter Big Lagoon est toutefois un peu difficile… Hormis le froid (qui commençait à nous déranger un peu en naviguant et le soir…) on a été enchanté par cet endroit, sauvage et reculé, hyper varié entre le sable clair, et la mangrove, la baie turquoise et les dunes et falaises rouge, son courant de passe sur 50m juste devant nos tentes et son immense étendue d'eau peu profonde derrière, et finalement notre idéale solitude!! Marlyse est vraiment conquise et nous parle à plusieurs reprises des nombreuses lettres qu'elle doit écrire pour décrire à ses copines le bonheur de visiter hors tourisme de masse. Ce devrait aussi lui permettre de valider les quelques récits peut-être un peu enthousiaste qu'elle avait lu sur notre blog et qui semblaient un peu trop beaux pour être vrais…
En sortant du parc national je fais demi-tour pour dissuader deux voitures non 4x4 de prendre la piste et tombe sur Laura et Stéphane, deux Parisiens de 25 ans croisés il y a quelques mois à Lucky Bay. Nous avions passé une soirée mémorable à essayer de forcer les serrures de leur voiture, après que Laura avait laissé la clé à l'intérieur et fermé la voiture. Tout le camping était réuni pou essayer d'être le premier à trouver le "truc" pour entrer! On les retrouve pas loin de 1500km plus au nord, le monde est vraiment petit. Depuis notre dernière rencontre ils sont remontés lentement de petit job en petit job, se posant notamment 6 semaines à Albany où on aurait déjà pu les recroiser! Tantôt cuisinier, tantôt ramasseur de fruits, ils avancent doucement sans trop de pression sinon d'essayer de prolonger au maximum leur séjour qui se termine normalement en décembre, leur laissant plus de champs qu'à nous.
Little lagoon est toujours aussi magnifique, balayé par de bonnes rafales de vent qui devraient permettre à Valé au moins de tirer quelques bords en attendant qu'on finisse l'école et les quelques tracasseries administratives en cours.
Valérie fait un essai peu fructueux et abandonne, puis les garçons et moi faisons de même avec la même frustration… Vent totalement off (pas grave sur un lagoon de 500m de diamètre avec une piste qui fait le tour…) et irrégulier, mais avec des couleurs et des contrastes superbes. Nous partons vers 15h, en espérant pouvoir rejoindre Carnarvon dans la soirée.
Deuxième arrêt et non des moindres, nous passons une petite demi-heure sur la plage de Shell Beach, une baie couverte exclusivement de petits coquillages presque uniquement de la même espèce sur plusieurs kilomètre et peut-être deux cents mètres de largeur! Blancheur immaculée et sensation très étrange que de marcher sur ces minuscules coquilles qui croustillent sous les pieds. Longtemps cette manne a été utilisée pour la fabrication de briques blanches que l'on retrouve à certains endroits à Denham. Une seule usine continue la récolte et la fabrication artisanale, à la fois par intérêt historique (tout le site étant au patrimoine mondial) et pour l'entretien des quelques bicoques les utilisant encore. On passe de longues minutes à jouer avec le vent et ce trésors que l'on se passe de main en main comme avec autant de pièces d'or: on joue comme des enfants à Oncle Picsou nageant dans sa piscine de pièces et cela a quelque chose de vraiment magique!
Tempête électronique…
Il y a quelques jours notre compresseur à air a rendu l'âme en regonflant les pneus de la 2ème voiture au sortir d'une des pistes. C'est le genre de "gadget" qui peu paraître inutile, mais une fois dégonflé… et c'est parfois vital pour passer un bac à sable.. les pneus doivent être regonflés sinon c'est carrément dangereux! En plus, en cas de crevaison, c'est le seul moyen de restaurer un pneu réparé! Il va falloir en trouver un autre et vite car la suite s'annonce avec pas mal de passages 4x4… On avait acheté bon marché… "2x payé, toujours trop cher!" Disait le vieux! Et c'est pas la première fois qu'on se le dit. Mais quand on achète pour 6 mois, on cherche souvent le compromis… et dans compromis il y a … promis!
Pendant le trajet, je bringue, pour changer, pour savoir si l'ensemble des appareils sont en charge…: lampe torche de secours, lanterne de camping, accus des appareils de photos, borne wifi, iPad-Phone-truc et surtout notre MacBook Air…! Et pour changer un des responsables = rangée de derrière!! = un des enfants, me répond que ça ne marche pas! Il est vrai qu'on a depuis quelques jours des problèmes de charge, la prise semblant fait un mauvais contact au niveau de l'ordinateur. Je laisse passer et continue la route jusqu'à notre étape que l'on doit faire avant notre arrivée à Carnarvon, trop loin. Mauvais surprise donc, car effectivement, il n'y a pas moyen de charger l'ordinateur, qui plus est…, à plat! Mince! La prise est donc fichue, ou la batterie, ou pire le contact sur la carte mère! C'est le genre de truc qui me préoccupe… Tous nos fichiers importants sont backupés dans le "nuage" mais au quotidien c'est bien d'un ordinateur qu'on se sert, et pas d'une course d'un internet café à l'autre (qui n'existent pas ici, bien sûr). Il y a l'école et toute la documentation, le travail par mail (qui est heureusement aussi sur nos téléphones), la gestion des photos, des films, et évidemment notre journal blogisé qui est devenu une chose à la quelle nous tenons tous. J'explique donc les alternatives à la famille, mais le minimum c'est l'absence tout le côté informatique de l'aventure, qui va être plus simple c'est sûr, mais avec un petit goût amer le temps que cela se règle… et le retour transitoire au journal de bord avec un crayon, comme avant… avant!
Le somptueux couché de soleil nous fait oublier un peu de ces tracas bassement matériels et une fois la tente montée nous sombrons tous rapidement au bord de la route.
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