On a reçu notre matos!!!

Fin des fériés de fin d'année oblige, les douanes ré-ouvrent et c'est donc le grand jour de la réception de notre matos de fret, en transit depuis le mois d'octobre! Petit stress donc à l'idée de ne pas tout retrouver et des problèmes encore possibles avec la douane et l'office de la quarantaine. Je pars donc de bonne heure pour l'aéroport et la société de fret.

Sur le trajet je dois m'arrêter à l'office des permis de circulation pour faire changer les papiers de notre 4x4 et les mettre à notre nom. Ça m'a bien pris 20min dont 15 d'attente. Encore une fois ici c'est l'Easy Going qui prime et c'est bien agréable. Au comptoir d'à côté, un type discute d'un problème de perte de permis avec une collaboratrice du centre, mais passe surtout un bon moment à parler de leur 4 jours de congé et du bon temps qu'ils ont eu! Communiquer c'est juste normal et chacun ici semble aimer cela!

Arrivé à l'aéroport, la première surprise vient du fait que nos 100kg de matos pèsent 122kg… (???? Qui a rajouté quoi dans nos sacs, ou est-ce juste le poids de la palette en plus??)! La deuxième surprise vient du trajet: nos affaires ont volé par Air Mauritius! Donc peut-être par Rodrigues puisque c'est entre Perth et Maurice! Amusant!

Après quelques formalités sur le fret, je pars faire ma déclaration de douane à quelques centaines de mètres. Les Australiens sont détendus sur à peu près tout, mais ni sur la douane, ni sur l'immigration, ni sur l'importation de quelques produits que ce soit qui pourrait leur rappeler la triste histoire du lapin qui a complétement colonisé le continent à partir de l'introduction volontaire de 12 misérables couples et de l'incendie accidentel de leur ferme en 1859. Après 50 ans on comptait 600 millions de lapins (non, je ne sais pas QUI les a compté) et 150 ans plus tard, le désastre écologique est énorme. Accélération de la désertification, impact sur de multiples petits marsupiaux, et inutilité des moyens de luttes engagés, notamment plusieurs barrières dont une de 3000km!!!! Bref, il n'est pas question d'importer le moindre bout de végétal, la moindre cellule vivante, le moindre morceau de bout de rien susceptible de provoquer un remake…

Je passe donc par la douane et remplis les 4 pages A4 de questions sur notre chargement. Entre autre, je suis sensé établir la liste de tout les objets achetés dans les 12 mois… Inutile de dire que je suis bien emprunté. D'abord je n'en sais rien, je ne connais ni les dates ni les prix, ensuite je me méfie de l'impact sur l'autorisation de rentrer… Ayant acheté un peu de matos de kite juste avant de partir et ne l'ayant pas encore déballé, je déclare ce minimum! Puis vient la délicate partie des médicaments et des drogues… En partant à la hâte en octobre, j'ai lancé dans le bag, ma caisse de secours multifonction! Matos de suture, d'anesthésie locale, traitement de l'allergie grave et de la douleur en urgence avec 2-3 fioles pas du tout réglementaires… Là je suis un peu mal, et je m'autorise une attaque d'amnésie transitoire.

Après analyse, et peut-être même passage au détecteur de mensonge à travers une vitre sans teint, mon douanier revient tout désolé! Il faut payer 10% de la valeur neuve déclarée de tout ce que j'ai en ma possession depuis moins de 12 mois… Moi qui avait été minimaliste… me voilà récompensé et soulagé que son inconfort de vienne pas de la trousse de secours…

Soulagé, je pars donc pour l'office de la quarantaine où je refais les mêmes symptômes neurologiques. Re-ouf!

Après 2 heures de gym cana je me retrouve devant mes 4 sacs… heureux mais déjà inquiet de savoir comment chargé tout ça EN PLUS du reste sur le 4x4 et surtout comment revenir en Suisse avec! On verra!

De retour à la tente, c'est la fête… Titouan retrouve sa raquette de bad, Julie ses chaussures de bad, et Jolan sa planche de kite…

Tout le monde est aux anges, sauf Chap qui se fait les mêmes cheveux blancs que moi en regardant le volume!

Les filles partent faire les courses tandis garçons m'aident à monter les planches, refaire les sacs de matos et essayer de les refermer (les planches avec ailerons et straps ne prennent pas vraiment le même volume!!). Après quelques efforts, on y arrive…

Il ne reste plus qu'à aller naviguer, d'ici deux jours, le temps de récupérer la voiture qu'on doit encore amener au garage pour de menus travaux.

Après ces quelques jours de formalités à remplir, nous avons pu discuter avec de nombreux voyageurs mais aussi expatriés. Tous partagent le même engouement pour la simplicité de la vie ici! Mais bon Dieu, pourquoi n'y arrivent-on pas chez nous??? Une allemande croisée au camping m'a paru tenir la bonne explication:

"Chez nous en Allemagne", me disait-elle, " on passe toute notre vie et on donne tout notre énergie à obtenir le 110%; sans y arriver bien sûr, avec le lot de frustration qui va de concert! Alors qu'ici, les Australiens visent ET obtiennent le 90%. C'est pas parfait, mais ça marche et c'est tellement plus détendu!"… Et si elle avait raison? En tout cas on le voit bien en projet, on passe 20% du temps à régler le 80% des problèmes et le 80% restant à finir les 20% ! On répète ce principe à l'envi, mais pourquoi ne pas viser 90%??? Et passer le reste du temps à la plage?? On a pas de plage me direz-vous! Mais je sais bien de mon côté que depuis que je travaille à 80%, je me sens bien plus à l'aise, y-compris dans ma vie professionnelle!