Cape Le Grand: kite et 4x4

Lundi 16 janvier

La journée s'annonce grise avec un ciel bas, à la limite de la pluie et une température plutôt fraîche au lever du jour. Nous faisons une petite balade sur la plage à 6h (il fait jour à 5!!) où nous nous retrouvons nez-à-nez avec 3 kangourous, pas effarouchés du tout, qui broutent et fouille le varech déposé sur un des côtés de la baie.

De retour de bonne heure nous profitons pour travailler un peu après le petit dèj.

On décide de rester dans ce camping pour quelques jours tant les environs sont magnifiques et prêtent à la visite. C'est aussi l'occasion de sortir du mode itinérant et de laisser la tente en place plutôt que de monter-démonter chaque jour. Esperance est à 65km et il faudra y retourner pour faire des courses, mais il existe un raccourci par la plage en longeant le bord de mer sur 22km: non seulement c'est amusant et plus reposant que la route, mais on gagne 40km aller! On prévoit donc cela pour le prochain ravitaillement!

Grâce à la lumière du jour qui envahit la tente de très bonne heure, et à l'absence d'électricité le soir, nous avons décalés nos journées de presque deux heures le matin. Levé à 6 ou 7h, couché à 9 voir même avant. On peut donc enfin démarrer nos activités avant midi, même avec les 2h d'école! Nous partons pour une petite marche sur le Frenchman's Peak, petite montagne assez raide au sommet de laquelle une grotte immense traverse le rocher de part en part et offrait aux premiers habitants du continent un refuge idéal, dominant la région avec une vue fantastique sur 360°. Il n'y a pas vraiment de chemin pour monter et on grimpe donc "en adhérence" le long de la face, comme sur un gros caillou. On essaie de s'imaginer la vie d'une petite communauté, perchée sur ce rocher, il y a quelques milliers d'années. Quelques traces de cette vie subsistent même si ce n'est pas Lascau!

Nous partons ensuite sur la plage de Cape Le Grand en direction d'Esperance et profitons une fois encore de notre 4x4. Même si la plage est vide, on s'éloigne un peu de l'"entrée" pour se poser face à la mer histoire de kiter un peu! Le vent est side-on de gauche et donc idéal pour une initiation aux vagues pour les enfants, même si Julie ne la sent pas trop! Mais il faut bien débuter…: les vagues sont "gentilles" et les quelques grosses (max 2m) sont plutôt rares. Julie fait donc ses premières armes dans la mousse et Jolan prend sa première grosse gamelle sur le dos, le laissant un peu refroidit pour une fois!

Un gros grain de vent et de pluie nous force à bâcher à la hâte, mais finalement le ciel est plus clair après et on y retourne! Julie et Chap font un cours de conduite sur le sable et les garçons partons pour un long bord "downwind" le long des vagues! Nous faisons 10km comme cela en parallèle avec la voiture, jusqu'à ce que techniquement le passage sur le sable semble poser quelques problèmes. On arrête donc là la session kite, et nous apprêtons à faire demi-tour… Juste trop tard… On se plante dans le sable mou et nous retrouvons seuls à 10km (donc presque pile au milieu) des deux bords de la baie! C'est l'occasion ou jamais de tester nos capacités à se sortir de notre galère tout seuls… 1. Dégonfler les pneus, 2. Criquer la voiture pour caler du sable dessous (facile grâce à notre cric "kangourou") 3. Vider la voiture 4. Treuiller… Heureusement on s'en sort assez facilement avec les deux premiers moyens… On ne peut pas en dire autant de la famille de 7 qui se trouvent plantés très profond avec une "deux roues motrices" à 100m de nous (c'était vraiment inconscient de se lancer sur la piste malgré les avertissements)! On va bien sûr essayer de les aider, mais avec notre peu d'expérience, nous ne sommes pas très à l'aise! En plus ils sont mal placés, en plein sable sec et mou comme de la farine et déjà plantés jusqu'au châssis, sans anneau de remorquage à l'avant. L'arrière est encore plus mal situé et je ne veux pas m'y risquer…

La mort dans l'âme, nous les abandonnons à leur triste sort, à 6h du soir, juste avant la marrée haute, en leur promettant d'avertir le ranger. Ce dernier n'est pas enchanté de la nouvelle et son adjoint nous dit même qu'ils n'ont en fait pas le droit d'intervenir, risquant trop de se faire porter la chapeau en cas de dégât à la voiture remorquée, ce qui risque fort de durer 10km en l'occurrence. Ils mandateront une entreprise spécialisée avec un camion, qui va mettre des heures à arriver… Pauvre famille! Nous sommes un peu déçu de ne pas pouvoir aider et retournons proposer d'aller chercher au moins les enfants… Les rangers nous "dédouanent" et nous promettent d'intervenir! Une fois encore nous sommes bien heureux d'avoir choisi d'option 4x4!! Et notre LandCruiser fait l'unanimité!