A... enfin!

Matinée banale… Ecole, centres commerciaux, recherche de pièces de rechanges pour le système de maintien de la fenêtre latérale du camping-car qui a lâché!

On se pointe à 15h pour le Ferry pour les Lofoten (enfin!).  Pas de bol, il semble que le bateau prévu soit supprimé et nous devons attendre 3h le suivant. Je profite pour aller faire quelques courses chez le Jumbo local (Biltema) à pied pendant que Chap garde notre place dans la queue et chapeaute les activités à bord (!).

Je fais le plein de petits gadgets… nouvel "inverter" (transfo 12V-230V) le notre manquant de pêche et ne permettant pas de bien recharger les ordi, mini-colonnes pour entendre un peu de son si on veut se faire une toile sur le mac (ce qui n'est pas encore arrivé… 1mois sans télé… quel pied!), rame pour la paddle, gants jettables etc etc…

Tout à coup SMS de Julie… ????????

-       "Papa, viens vite le bateau part dans 5 min…!!!!"

-       ????????

Meeeeerde… J'étais à bien 10min à pied du bateau et entrain de payer! Là j'arrive au total, dégaine ma carte de crédit un peu speed, et je constate qu'ils n'acceptent que les cartes de crédit norvégiennes! Zzzzzut!

Je m'excuse donc et part comme un voleur… Dehors, je commence à courir quand je tombe sur Julie et Jolan qui étaient venu me chercher… On part en courant vite! A 300m du bateau on voit Chap débouler plein gaz avec le camping car: on aurait dit qu'elle arrivait avec sa petite voiture tant c'était brusque. Arrêt quasi au frein à main, embarquement volant, Jolan ferme la porte en roulant; tout à voler à l'intérieur… le départ ayant été fait sans les préparatifs habituels!

Chap: "Grouille!!!!, si on passe pas avant ce camion… on embarque pas! Et c'est déjà payé!!"

Et c'est reparti comme un boulet! On arrive de justesse à se glisser entre deux monstres camions frigorifiques de poissons!

On a eu chaud… J'imagine, Chap embarquée avec le camping-car, Julie et Jolan à quai, et moi aussi mais sans qu'on se soit trouvé… Mezzo!

Bref, ça l'a fait mais on s'est fait avoir sur les horaires! Il faut dire qu'on est sorti de la saison touristique et que tout est un peu relâché par ici…

Traversée hyper tranquille pendant 4h… Jeux de carte, un œil à droite dans le jeu du voisin (Jolan, qui doit être un peu coatché, au Wist), l'autre à gauche pour ne pas louper LA baleine, ou les dauphins… On verra en fait plusieurs fois des dauphins, mais de loin. Et c'est vrai qu'on est loin des images des "National Geographic's" ou de "Oceans" de Perrin. C'est quand même toujours la même émotion de croiser cette vie mystérieuse, et Titouan qui s'émerveille toujours devant la moindre fourmi, a la passion communicative!

L'arrivée au Lofoten se fait sans encombre, les îles sont majestueuses, faites d'une longue chaîne de montagnes abruptes et hautes, partiellement couvertes d'herbe d'un vert presque fluo, contrastant de manière saisissante avec la roche claire. L'eau est d'une limpidité ahurissante…  mais la profondeur la rend noire… contraste encore!

On roule 10kilomètres à peine jusqu'à … Å! Å … (prononciation entre un A, un Eu et un E) est un peu le bout du monde… Minuscule village de pêcheur tout, tout, tout au bout de la route qui serpente entre tunnel, pont et ferry le long de la chaîne des Lofoten. La route s'arrête là, au bout de la chaîne.. Le tourisme a un peu marqué l'endroit, forcément, mais la saison aidant, nous sommes seuls avec un couple de frère et sœur français de Strasbourg qui arrivent … en stop depuis la maison… (ouahouh!).

Petite balade au crépuscule sur la colline qui domine le village au pied d'une falaise imposante. Le petit lac à l'arrière serpente sur 2 kilomètres entre les montagne. Tout ici sent, transpire je devrais dire, la … morue! Les îles sont le centre mondial de la pêche à la morue. Tout y est consacré, tout en vient, elles sont le sang de toute la région; sans la manne qu'elle représente, pas de vie aux Lofoten. Pratiquement chaque coin plat qui n'est pas occupé par une maison est couvert de poteau de séchage. Des milliers de mètres carrés de sèchage! Malheureusement, hors saison (la pêche ne s'étale que sur les mois de janvier à mars), il ne reste que quelques carcasses et têtes coupées et les étalages sont vides. On est néanmoins toujours saisis par l'odeur…