Auschwitz

Après notre visite de la mine de sel et une nuit sans histoire sur un parking à proximité, nous nous décidons à rouler une heure à l'ouest de Krakow pour aller visiter le camp de concentration d'Auschwitz. Evidemment c'est  pas l'envie qui manque de passer tout droit, mais nous voyons cette étape comme un devoir de mémoire et nous apprêtons à vivre en famille une matinée un peu lourde!

Je n'ai pas envie de faire ici un cour sur la question, et pas seulement par manque de compétence. Ce pan est certainement un des plus sombres de l'histoire l'humanité, et parmi les morts de la 2^ème guerre mondiale près d'un tiers l'on été dans ce camps de Birkenau dit d'Auschwitz II: plus d'un million de Juifs exterminés notamment dans la machine à tuer qu'étaient les chambres à gaz… où ils étaient entassés par 2'000 croyant subir la douche d'entrée dans le camp! Il y a 3 camps ici, mais nous choisissons de ne nous arrêter que dans le IIème, le plus grand et le mieux conservé, mais aussi le moins touristique.

Difficile de décrire l'ambiance… Le camp de baraquement est immense et séparé par 2 km de voie ferrées qui emmenaient les wagons des déportés jusqu'au portes des chambres à gaz après un tri "médical" en apte ou inapte au travail forcé. La 2^ème catégories partait tout droit au "vestiaire" puis à la mort, sans immatriculation, sans inscription au registre.

On a tous en mémoire les images de l'horreur absolue de l'Holocauste, mais ici sans les explications des guides on ne voit que des baraquements à perte de vue, des barbelés partout et quelques ruines (les chambres et les crématoires ont été détruits dans cette zone par les nazis à la libération, sans un ultime essai de cacher l'horreur…). Mais notre visite a été teintée par les images des traces laissées dans la mémoire de tout un peuple avant tout: plusieurs classes d'étudiants juifs étaient là dans le camp en même temps que nous. Prières, recueillement sur quelques notes de guitare, présentation et travaux de réflexion pour ces jeunes dont le peuple a été décimé il y a un demi-siècle et dont peut-être les grands-parents sont morts ici. Des yeux et des regards lourds de part et d'autres et ce sentiment de culpabilité quand-même à l'idée des autres génocides qu'on a laissé faire depuis… et qu'on laissera faire!

J'avais décidé de ne pas prendre mon appareil de photo, mais j'ai quand-même pris cette image avec mon portable et je garderai en mémoire cette scène de recueillement et d'écriture d'une jeune juive devant un mirador et les ruines des chambres et du four crématoire.