Une sorte de débriefing pour lui. C'est intéressant d'avoir son coup d'oeil!
;-)
vendredi 30 septembre 2011
Blog de Jolan
Pour ceux d'entre vous qui avez été touchés par notre visite à Auschwitz, Jolan a écrit de lui-même un texte que j'ai transcrit sur son blog sans correction hormis orthographiques...
Cappadoce
Dès le réveil on voit à l'horizon des dizaines de montgolfières dans le ciel de Cappadoce. On quitte notre terrain pour se rapprocher de Göreme, qui est le centre touristique du coin.
Dès notre arrivée on tombe sur des ballons en cours de décollage et on s'arrête pour les regarder aux pieds des rochers typiques qui font la magie du coin… Pointes infinies dressées vers le ciel, parfois chapeautées par une coiffe arrondie. Derrière on devine les premières grottes.
Ma curiosité pour ces aérostiers est aiguisée par ma lecture du moment, l'autobiographie de Richard Branson, "Losing my Virginity", bouquin passionnant dans le quel il raconte surtout l'histoire de son entreprise Virgin!
Génial de voir ce que ce type a fait en partant de l'édition du journal de son collège… Edition, très bon nom au départ… "Student", débordement d'énergie, mai 68 et journal qui devient un best-seller auprès des étudiants anglais. Le staff bénévole étant baigné dans la musique de l'époque en permanence, Branson a l'idée d'acheter les disques de manière groupée puis de les vendre par correspondance pour aider à couvrir les frais du journal. Une grève des postes de 6 mois l'oblige à ouvrir un boui-boui de magasin pour écouler les stocks, et c'est le début de Virgin. Encore un bon nom, et une boîte qui finit par être une compagnie aérienne, ferroviaire, une assurance, une banque, un fabriquant de boisson, de jeans, etc… etc… ! et des dizaines de milliers d'employés! Mais Branson est aussi un bougillon qui dit toujours oui aux nouveaux défis: Ruban Bleu de la traversée de l'Atlantique, premier à traverser l'Atlantique en ballon, puis le Pacifique, puis dans la course contre Breitling pour le premier tour du monde! Quelle vie!
Bref, on serait bien tenté par un petit survol du pays Troglodyte en montgolfière, mais le budget sinon le ballon risque de péter!
En attendant le ballon s'envole dans le froid et le silence du matin, aux premiers rayons du soleil, sous l'œil un peu inquiet d'un couple d'aigles qui nichent juste en dessus de nous!
On passe ensuite une bonne partie de la journée à faire l'écolage et à préparer le programme scolaire pour la suite. Petite balade également dans les rochers arrondis et sur les plateaux qui nous entourent. Pas facile de grimper dans ces roches très friables et lisses et finalement quand-même assez raides. On tombe sur un chacal mais il est légèrement plus habile que nous et disparaît comme l'éclair.
Le soir on quitte notre coin pour tenté d'avoir un peu de réseau et préparer les activités des jours suivants.
Au centre du village, on rencontre un couple Lionnais de campingcaristes à la retraite (pour changer), qui nous conseillent quelques activités pour la suite du voyage et quelques pièges à éviter… Notamment la Croatie où ils ont eu une très mauvaise expérience d'arnaque à la place de parc… Classique mais efficace, mettre les gens dans l'impossibilité de se conduire légalement. Camping sauvage interdit, pas de camping de libre pour des camping-car, parc officiels interdit au camping-car: résultat, le couple se trouve embarqué par la police locale et emmené directement au tribunal où un pseudo jugement les condamne à 1500€ d'amende… Et la galère qui suit 24h en raison de leur impossibilité de payer! Bref… c'est toujours amusant l'énergie que déploie parfois l'homme pour détrousser son prochain!
Ensuite on se rend au premier loueur de quad du coin pour se renseigner. Atila sympathique local de 40 ans, gras comme un loukoum, nous reçoit à bras ouvert. On parle de tout et de rien, on rencontre un couple de musulman français en voyage de noce et la discussion tourne vite à la connaissance de l'Islam… et ce fût passionnant et instructif. En baragouinant 3 mots d'arabes et en connaissant quelques mots de l'appel à la prière, j'étais déjà très bien venu!
On ressort avec une réservation pour une balade avec un guide en quad dans les vallées voisines pour le lendemain! Les enfants sont sur-ex, surtout les garçons…
Je fais aussi un sondage pour un vol en Mongolfière… Un rêve de gosse! Quand je repense aux épisodes du Romanel-around-the-World et au vol record de Jean-Luc de Bavois à Vallorbe! Que de bons souvenirs.
Le type du centre m'énerve assez vite. En dehors de l'aspect nickel de leur bureau, brochure sur papier glacé, champagne après-vol promis, certificat etc… il me fait l'article, ce que je déteste et à la question de savoir comment serait la météo du lendemain, il me répond "just perfect" sans sourciller! Comme à ce moment, il pleuvinait et que les prévisions étaient plutôt maussades je me suis senti roulé dans la farine ce que je déteste. On volera peut-être, mais pas avec eux!
Le soir approchant on se décide pour un camping au centre ville! Idéal...
Soirée de UNO comme presque tout les soirs… Délires habituels!
jeudi 29 septembre 2011
Direction Anatolie
Départ de bonne heure grâce à notre voisin mélomane afin de rouler le début du rallye… Direction la Cappadoce!
On se rend compte rapidement qu'on a bien fait car dès 6h30 le trafic devient dense et les fous sont lâchés! On s'en tire finalement bien et la journée de route se passe sans problème. La zone Istanbul est immense et se poursuit en direction d'Ankara sur un bras de mer qui est en fait une gigantesque zone industrielle!
Ensuite nous pénétrons rapidement la campagne traversons des paysages de plus en plus arides et désert. Petite halte à Ankara pour faire des emplettes dans un centre commercial Carrefour énorme. On en profite pour dîner et repartons sans tarder. Il fait beau et le soleil remplit la campagne de couleurs magnifiques. On a bien chaud, presque trop… enfin!
Arrivée dans la soirée en Cappadoce, juste avant le coucher du soleil, non sans nous être perdus une fois grâce à la fille dans le GPS qui répétait sans cesse de tourner à gauche alors que c'était un chemin de terre impraticable… On l'a pratiqué puis fait demi-tour pour demander notre chemin. Le dialogue qui a suivit mérite le détour, car à la question "Avanos?", nom du village qu'on cherchait à rejoindre, le vieil homme édenté que j'avais abordé, m'a répondu pendant 10 bonnes minutes en Turque (probablement)! Inutile de dire que je suis reparti aussi perdu qu'avant!
Nous trouvons finalement avant notre destination, un joli champ surélevé pour planter notre campement (!!). Nuit étoilée et calme au milieu de nulle part! L'idéal de notre palace 5 étoiles!
Pendant la nuit on est tous un peu surpris par la température qui descend et ne dépasse pas les 5° DANS le camping car au petit matin! C'est l'ambiance désert… alors que nous sommes à peu près à la latitude d'Alicante.
mercredi 28 septembre 2011
Video du réveil à la Mosquée Bleue
Ce matin comme les autres, réveil à 5h50… En fait pour moi 5h45 car j'avais dans l'idée de faireune petite séquence filmée du réveil par le muezzin… (allez la voir en cliquant sur le lien) (Pour ceux qui s'y intéressent, les paroles traduites de l'Appel à la Prière sont ici...).
Ste-Sophie et Suleymaniye
Après, je préfère aller faire un tour à la Mosquée Bleue tout seul hormis quelques pratiquants venus faire leur prière du matin dans ce lieu magique. Pas possible d'entrer à cette heure pour un touriste mais la lumière est magnifique et je ne me lasse pas de regarder cette merveille.
Ce matin nous partons visiter Ste-Sophie et faisons en sorte d'être avant l'ouverture devant la caisse. Cela n'empêche pas de nous farcir 50m de queue avant de pouvoir payer.. En effet contrairement à la Mosquée Bleue qui reste un lieu de prière, Ste-Sophie a été transformée en musée par Atatürk en 1923. Cela permet entre autre de mieux la protéger. Cette église était au départ une église chrétienne construite sous Justinien, empereur romain du 5ème siècle, mais transformée en mosquée en 1453 par Mehmet lors de la prise de Constantinople. Elle a donc 1500 ans d'histoire dont 500 comme mosquée.
L'Eglise Aya Sophia est un pur joyaux. Elle a été construite 1100 ans avant la Mosquée Bleue et lui a servi de modèle. Si la Mosquée Bleue frappe par la finesse de ses faïences et ses décorations, Ste-Sophie frappe quand à elle par ses mosaïques! Les dômes sont couverts de minuscules carreaux de mosaïque d'or et les motifs de la chrétienté (Christ, Vierge Marie, Ange Gabriel) sont d'une finesse incroyable.
Dès l'entrée le couloir principal est couvert d'or...
Ici l'empereur Constantin se prosternant devant le Christ
Les carreaux ne font quelques millimètres carré et leur couleur permettent des nuances proches de la peinture, tout en ayant gardé leur éclat après plus de 1000 ans!
La coupole est la plus haute et la plus grande jamais construite! Encore une fois on ne peut être qu'en admiration devant cette pureté.
Nous passons de longs moments à admirer l'ensemble et les détails également repris par une exposition de photos sur la galerie qui permet de mieux réaliser les œuvres qui autrement sont assez loin! Curiosité, la galerie est accessible par une immense rampe en colimaçon de pierre et pourrait ou pouvait ? être gravie à cheval!
L'ensemble lui vaut le "titre" de 8ème merveille du monde, ce qui devrait suffire à la décrire… Les 2 seules des 7 merveilles du monde encore visibles étant la Grande Muraille et les Pyramides, on est là dans un autre registre… A la taille s'ajoute la finesse et la pureté!
Difficile encore une fois de quitter ce lieu.
En sortant, presque sur le palier, nous visitons la Citerne Basilique… Etonnante construction, il s'agit d'une citerne sous-terraine, réservoir d'eau pour la ville à l'époque romaine, construite en sous-sol sous une ancienne basilique (d'où son nom) à la même époque que Ste-Sophie, par Justinien. La taille est très impressionnante avec ses 140m fois 70m et ses 336 colonnes de marbre blanc. Ses colonnes justement ont la particularité d'être de tailles de styles et de formes très variables, car elles sont issues de récupération! Les socles les colonnes et les pierres sommitales viennent d'anciens temples, grecs ou romains, et on été bricolées pour soutenir les immenses voûtes, noyées dans 80'000 mètres cubes d'eau. Parmi les curiosités, deux têtes de méduses ont été récupérées et servent de socles à 2 des colonnes, l'une à l'envers et l'autre couchée sur le flanc! La récup' a donc commencé il y a bien des siècles!
Nous partons ensuite pour un tour en bateau le long du canal du Bosphore et passons de palais en mosquée et retour… La ville est gigantesque, cela va sans dire! En toile de fond, la presqu'île sur la quelle se trouve la vieille ville avec sa forêt de minarets de dômes.
En rentrant nous traversons le bazar aux épices et faisons moultes provisions, négociant les kilos plutôt que les grammes! Puis nous traversons le marché des grossiste et nous émerveillons devant une telle masse d'objet divers et variés regroupés en quartier de ville ou en rues… Les perles, les casseroles, les jouets, les habits, les tissus, l'électronique, les nains de jardin (!) bref… on trouve TOUT dans le bazar! Les prix sont évidemment sujet à d'âpres négociation mais le pris plancher (si on est bon) est celui du prix étiqueté dans les magasins de la ville… donc mieux vaut être bon ou attendre et acheter hors du bazar!
En rentrant à la maison, nous gravissons la colline Suleymaniye pour y visiter une autre mosquée, la Mosquée Suleymaniye du nom de l'empereur qui la fît construire entre 1520 et 1566.
Son architecte, Sinan est le "père" artistique de celui qui a ensuite dessiné la Mosquée Bleue. Il s'est bien sûr inspiré de Aya Sophia qui était déjà connue à l'époque comme une merveille. Elle est l'exemple ultime de l'art ottoman et un aboutissement dans la créativité et la maîtrise de la complexité en terme de structure. Sa taille est gigantesque et elle est presque aussi grande que Ste-Sophie mais dans un soucis d'épuration incroyable. La mosquée s'inscrit dans un complexe de multiples bâtiments que nous n'avons pas le temps de visiter. Elle a en outre été complétement rénovée en 2009 ce qui la rend particulièrement belle. Beaucoup plus claire que la Mosquée Bleue, plus sobre également, elle fait l'émerveillement des enfants et de Chap qui sont sous le charme. Elle est également beaucoup moins marquée par les câbles de soutient des lampes ce qui lui donne plus de "transparence". Personnellement j'ai un gros faible pour les teintes de la Mosquée Bleue, c'est une question de goût! Mais pour le papa, sortir de ce genre d'endroit avec 3 enfants enthousiastes ne fait que rajouter à mon bonheur!
Nous terminons ainsi notre visite d'Istanbul, assurément la plus belle ville qu'il m'ait été donné de visiter. Un endroit où il faudra absolument que je revienne, peut-être en couple, pour prendre plus de temps, notamment pour lire et approfondir nos notions trop lacunaires…
Demain nous profiterons de notre voisin mélomane pour nous lever à 6h et rouler avant le début du rallye… Direction la Cappadoce!
mardi 27 septembre 2011
Grand Bazar
Levé aux premières heures avec Chap et Titouan qui, pour la première fois a demandé à venir courir avec nous. Footing sur les bords du Bosphores à trois, dans l'effervescence du début de journée entre les pêcheurs et les millions de gens qui s'affairent. Nous rencontrons deux kurdes qui pêchent des moules. Nous avons une "petite" discussion en kurde avec le plus vieux! C'est dingue ce qu'on peut dire et rire juste avec les mains. Ils ramassent des moules à je ne sais quelle profondeur alimenté en air par un compresseur et un groupe électrogène. Un détendeur plus ou moins bricolé fonctionne en débit continu, c'est à dire qu'il souffle l'air en continu et le plongeur à pied, fortement lesté, se remplit la bouche d'air avant de l'aspirer… High risk…!! A notre retour ¾ d'heure plus tard ils auront déjà 6 cageots de moules. Mais à quel prix!
Très vite la ville se remplit et notamment la vieille ville qui reçoit chaque jour un flot ininterrompu de touriste. 6 à 8 ferry débarquent plusieurs milliers de touristes chaque jour, sans compter les cars, les trains, les avions ET notre camping-car… A 11h donc, on est déjà trop tard pour ne pas faire une heure de queue pour entrer à Ste-Sophie…
On reviendra demain et on part au Grand Bazar: 4'000 échoppes dans un marché couvert!
Le grand Bazar est un endroit unique qui grouille de vie et de couleur. On passe de nombreuses heures à chiner et à éviter de repartir avec un semi-remorque de cheni! Les enfants s'amusent à marchander et nous essayer de leur apprendre sans être des fins connaisseurs non plus!
Petite scène amusante sur la rue... Une fourmi qui fait du Kite...! Avec le vent elle n'arrêtait pas de se faire retourner pas sa voile... Incroyable!
Retour à la maison, sacs pleins, jambes vides...
lundi 26 septembre 2011
Nuit à la Mosquée, réveil pratiquant...
La nuit est incroyablement calme et jusqu'à 5h50 on se croirait en campagne. Le muezzin nous rappelle à l'ordre et à la prière avant 6h avec un volume sonore hallucinant… c'est même impossible de s'entendre parler! Il faut dire que nous sommes à 5m du mur d'enceinte (on aurait pu se coller contre mais c'était moins discret!) et donc à 15 m maximum du minaret sud-ouest de la plus grande mosquée du monde… et de l'histoire…
Chap: "Mais y font comment les non-pratiquants…??"
Moi: "Ben… y pratiquent!"
Les enfants ont presque peur… le niveau sonore est assourdissant!
A 8h débarque le gardien du parking, petite discussion en turque (donc avec les mains pour moi…), ce sera 50 lires soit 25.- CHF pour la journée et la nuit! En comparaison avec les 100.- la nuit d'hôtel, et pour être chez nous au pied de la Mosquée Bleue, on est vraiment gâté. Nous annonçons au moins 2 jours mais il nous demande de payer quand la patronne viendra! Cette dernière débarque un peu plus tard, maîtresse-femme qui nous accueille à bras ouverts, pas de négociation de prix, mais elle nous fournit en plus l'électricité pour la nuit! Par-fait!
Pour ces jours à Istanbul, on fait une exception à notre écolage, la journée étant culturellement suffisamment dense pour que nous ne passions pas 3 heures à travailler nos livrets ou notre voc allemand…
D'ailleurs à propos d'école nous sommes parqués à côté d'une école et pour notre premier matin nous avons le droit au lever du drapeau, devant un gigantesque panneau à l'effigie d'une personnalité.. (le président?) accompagné par le chant de l'hymne national par Monsieur le directeur, tous les élèves alignés en colonne par un dans la cour de l'école.... Ca rigole pas!
On commence notre visite par un cour sur les tapis par le proprio du magasin voisin. Evidemment ses tapis sont magnifiques et il nous fait le grand déballage, surtout quand on lui demande si il a du recto-verso en soie.. Là sans le savoir on fait mouche car sur 2000 tapis en stock, il n'a que 4 de ces pièces rares… La technique oblige un tissage à 2 personnes en simultané et demande donc non seulement plus de monde mais surtout une synchronisation de chaque nœud! A la main un tapis fin nécessite un an de travail par mètre linéaire! Chap et moi sommes d'accord sur le plus beau tapis (non recto-verso) et tissé + brodé, mais le prix, même bradé est rédhibitoire… 4500€! Certes la pièces fait 2m par 3m et est évaluée à 2 ans de travail mais c'est chérot quand-même!!!
50 mètres plus loin sur la place de l'hippodrome devant la Mosquée Bleue nous avons le droit à une démo de tissage et les enfants peuvent faire un nœud chacun… Le tapis sur le métier datait de 6mois et il y avait 50cm… C'est là qu'on réalise pleinement ce que signifie un tapis!
Nous poursuivons notre visite par le musée/palais Topkapi.
Je peine à trouver les mots pour décrire ces merveilles. Le palais des Sultans est ce qui s'est fait de plus riche dans l'histoire de l'homme probablement… L'ensemble est immense, la décoration de faïence et de marqueterie est d'une beauté saisissante, la richesse des pièces et des ornementations époustouflante. Difficile d'imaginer ce que pouvait être ce lieu dont les cuisines, pour donner un chiffre parmi d'autres… pouvaient servir des repas pour 10 à 15 MILLES convives…
Nous n'avons pas tout vu et notamment pas le Harem, les enfants étant saturés, mais les reliques et le trésor laissent sans voix… La richesse et la beauté de ce qui se faisait là-bas donnent une petite idée de la grandeur de cet empire et on ne peut que se sentir de tout tout tout petits occidentaux… Par exemple à chaque naissance d'un prince au sérail, on construisait 3 berceaux d'or couverts de rubis, d'émeraudes et de diamants, les coussins et tissus étant cousus de fil d'or… Nous, on fait des maxy-cosy…
La salle des circoncisions
Ou quand le sultan écrivait une missive à un chef d'état, le coffre de la lettre était un coffre en d'or finement ciselé, lui aussi couvert de pierres précieuses… (il faut me croire sur parole, les photos sont interdites...)
Tout est finesse et subtilité et je trouve soudainement "notre" art occidental et baroque pataud et lourd. Sans sculptures ou presque, sans fresque, l'ensemble de la décoration est dans le travail de la surface des murs, des sols et des plafonds.
Tout cela est grandiose…
On pousuit notre visite par la Mosquée Bleue, Sultanahmet de son vrai nom. Elle a été construite vers 1610 dans le but d'essayer d'égaler Aya Sophia, que l'on traduit faussement par Ste-Sophie mais qui est en fait la "Divine Sagesse". Ste-Sophie qui jouxte le palais de Topkapi fût d'abord une église puis une mosquée. Elle avait été construite au 5ème siècle et abimée d'innombrables fois, reconstruite, reconvertie, restaurée etc… En 1620, l'architecte de la Mosquée Bleu, un certain Mehmet Aga, élève de Sinan, le plus grand architecte de l'époque, s'inspire de Ste-Sophie et réalise Sultanahmet pour le sultan Ahmet. Particularité la Mosquée Bleue est une des seules sinon la seule mosquée à avoir 6 minarets contre 4 habituellement.
Aga était en outre joaillier, détail qui a son importance quand on entre dans la Mosquée…
L'intérieur est couvert de dizaines de milliers de carreaux de faïences d'Iznik avec une dominante de bleu, ce qui lui vaut son nom, mais aussi de marqueterie et de dorures. La beauté et la pureté de ce lieu est étourdissante. C'est absolument gigantesque et à la fois d'une grande finesse. Les coupoles sont soutenues par quatre monstres piliers dit "en pattes d'éléphant" qui doivent faire cinq mètres de diamètre! L'immense tapis rouge entièrement tissé à la main passe presque inaperçu tant le regard est attiré vers le haut. En levant les yeux on s'arrête sur un dôme puis sur un deuxième, un troisième et enfin on arrive au dôme sommital magnifiquement décoré. L'intérieur n'est éclairé que par de petites lampes fixées sur une sorte de herse à quelques mètres de haut, suspendue depuis le sommet par d'infinis câbles qui donnent encore un peu plus de mystère à l'ensemble. Les ampoules électriques si faibles n'apportent presque rien, mais les 260 fenêtre en arches, couvertes de vitraux donnent une luminosité divine à l'endroit. Il y pratiquement à chaque minute de la journée un rai de lumière qui illumine une ou l'autre des écritures dorées d'une des voûtes… c'est tout simplement grandiose, un véritable bijoux…
Je n'ai simplement jamais rien vu d'aussi beau, et tout au long de notre séjour à Istanbul j'y passerai plusieurs fois par jour sans avoir envie de voir autre chose. La force dégagée par l'endroit est envoûtante.
dimanche 25 septembre 2011
Bulgarie et arrivée en Turquie
Suite de la route Bulgare sans grande surprise. On roule maintenant plutôt dans une direction est, et on plonge petit à petit dans un univers totalement différent. Les villages sont de plus en plus simple, on croise des charrettes à cheval et des voitures de plus en plus pourrie avec des chargements inhabituels. On est 1000 km à vol d'oiseau au sud de la Hongrie et on a changé d'époque et de culture déjà!
On se rend compte que l'arrivée à Istanbul de nuit sera magique mais un peu compliquée et on s'arrête donc encore une fois pour attraper quelques renseignements.
On trouve un site qui décrit un parking accessible aux camping-cars, juste à côté de la Mosquée Bleue. Si c'est vrai c'est mythique, si c'est faux il faudra de nuit trouver où s'arrêter en plein centre d'Istanbul et je vais détester ça! Mais arriver au même endroit lundi matin serait presque pire… on va donc prendre le risque!
Cet arrêt est aussi l'occasion de passer le coup de fil dominical à la maison histoire de rassurer tout le monde, et de paraître moins loin. Christiane est tout émue, on sent entre les mots que c'est pas facile tous les jours, et Jean montre en quelques phrases que sa désorientation ne s'améliore pas.. Il a l'air heureux de nous entendre et c'est le plus important. C'est aussi rassurant d'entendre leurs voix.
Les derniers kilomètres avant la frontière se font sur une route assez défoncée traversant de petit village hyper simples. Cultures de choux sur le trottoir, marché sur le bord de la route, vaches en stabulation libre sur la route, troupeaux de chèvres ou de moutons semblant égarés… on s'imagine en Afrique.
La frontière Turque a l'air d'une formalité de prime abord, les gens sont hyper accueillants et souriants mais les portiques se suivent et se ressemblent sans qu'on puisse sortir… et un tampon ici et un autre là et un retour au premier où il manque un détail et une carte à payer et un truc à aller chercher à pied à 1km…. Etc etc… ça se fait dans la détente et finalement c'est une bureaucratie comme une autre! Après le dernier portique… une mosquée et un muezzin nous ouvre les bras: on est arrivé!
La frontière passée, on retrouve une autoroute de plus en plus roulante et chargée à mesure qu'on s'approche de la ville. Les aires sont maintenant équipées d'eau pour les camions ce qui nous rassure car notre passage par la campagne nous a fait craindre un peu la sécheresse du camping-cariste… Ce d'autant plus que nous allons nous parquer au moins 4 jours au centre ville de ce bazar qu'est Istanbul et qu'on préfère donc avoir le plein d'énergie en arrivant.
La route en direction de la ville est facile mais au fur et à mesure que nous approchons la circulation se densifie et les gens sont de plus en plus téméraires! C'est un véritable rallye… Dépassement dans tous les sens, marche arrière aux bifurcation, double dépassement sur la même bande d'arrêt d'urgence, changement de présélection façon Gd-Prix de Monaco!
Bref Véronique essaie de se la jouer sans accro et s'en sort pas mal. Moi je m'occupe du GPS et de la surveillance "générale"! Comme nous l'avions repéré sur le net, nous tentons de trouver un minuscule parking en plein centre de al vieille ville. Après une ou deux hésitations qui m'ont un peu fait craindre qu'on arriverait pas, nous trouvons notre terrain vague accolé au mur d'enceinte de la Mosquée Bleue. Il est 22h, le parking est vide et ouvert…: nous nous installons et on verra demain!!! C'est proprement hallucinant d'avoir pu parquer notre bahut dans un endroit aussi parfait au centre de cette gigantesque ville!!! Et on a tellement lu que l'accueil turque était une institution que nous tentons le coup!
ça, c'est juste la vue depuis mon oreiller... avec la fenêtre du camping car et la Mosquée Bleue...
samedi 24 septembre 2011
Serbie Express
On fait un des départs les plus rapides de notre voyage et à 9h30 on roule "déjà", direction sud… Toujours pas convaincu de l'option à prendre on refait nos calculs d'itinéraire et finissons par nous persuader que la route Serbe sera bien plus rapide.
On passe la frontière un peu méfiants… Le pays était en guerre il y a10 ans seulement et on ne peut pas s'empêcher de penser à Milosevitch, aux massacres et viols collectifs perpétrer par des gens qui, eux, vivent encore un peu partout autour!
Bref… une fois la frontière passée le premier point qui choc c'est l'état de la route… On roule sur un tronçon qui est détecté à 60km/h par notre GPS mais qui en fait est une autoroute qui remplace l'ancienne route! On avance donc à 120 et même si on avance sur le côté bricolé (à la place des anciennes 2 voies) et que c'est le sens nord-sud qui est neuf, on descend comme des bombes! Et bien cela va durer 10h pratiquement sans discontinuer. A la fin de la journée on est en Bulgarie, portion ouest des Carpates traversées! Une journée sans le moindre soucis, avec des gens qui roulent bien et presque personne sur la route. Des kilomètres presque reposants! Aux stations services les gens sont aimables et souriants et notre option est donc résolument payante. Et hop, un apriori de plus à la poubelle!
A la vitesse à la quelle on descend, le changement de paysage est d'autant plus saisissant. La nature sèche, les arbres deviennent plus petits, les champs plus jaune et la température monte…
A 22h00 on s'arrête dans un MacDo pour pour recharger les batteries! Le MacDo pape de la mal bouffe, offre néanmoins un avantage parfait… Il est annoncé des kilomètres à l'avance et met à disposition un réseau Wifi! Idéal donc pour chercher un info manquante ou passer un coup de fil!
vendredi 23 septembre 2011
Budapest de jour...
Un jour de camping est un jour de travail… On a de l'eau, de l'électricité, une machine à laver, du réseau… pas mal de raison d'y passer du temps! Entre l'école, les 4 machines, l'étendage, la mise à jour du GPS (qui nous a fait prendre quelques détours inadéquats…), les recherches de tuyaux sur la suite du voyage, le déjeuner et au bout d'un moment finalement aussi le dîner… on finit par partir en ville vers 3 heures! Ce matin –là j'achève aussi le 2ème service complet de mon appareil photo de poche, mon cher LUMIX qui a une panne d'auto-focus. Démontage du moteur et des engrenages super-minuscule et remontage avec quelques gouttes de sueur! Malheureusement sans succès, j'ai toujours une erreur système. Je passe un peu de temps à contacter le SAP de Panasonic et a rechercher comment le remplacer ou le faire réparer. J'écris aussi à celui de TomTom, la mise-à-jour du GPS ayant partiellement raté, la Grèce et la Turquie n'apparaissant pas (et c'est aussi pour ça que je faisais la mise à jour). Bref, du temps sur le net pour changer! Disons que c'est exaspérant, mais qu'avant internet, on passait aussi du temps à amener nos objets à réparer et à acheter les bonnes cartes routières avant de partir en voyage… Je me rappelle bien des piles de guide Michelin qu'on avait à bord de la voiture familiale quand on partait en France!
Il est donc déjà 3 heures et Véronique souhaite faire un tour cette fois dans un autre coin de la ville où une rue entière est classée.
Avant cela nous faisons un peu de shopping, et j'en profite pour racheter un Lumix le même que le mien qui est probablement foutu! J'ai des accessoires qui lui sont compatibles et j'en étais content; en plus le prix local est largement attractif.
On entre dans le centre commercial à l'ouest de la gare: MONS-TRU-EUX!!! Des centaines de magasins dans le même bâtiments sur 4 ou 5 étages avec des bras dans tous les sens.. et tout ça noir de monde. Les gens sont fringés très mode et les femmes se montre sous leur plus beau jour! Je suis frappé par la quantité de silicone qui se promène dans les allées… Le prix doit être plus attractif que chez nous! Petit scène cocasse… 2 étages sous nous (donc assez loin) j'observe un couple fait d'un bodybuilder énorme et d'une femme particulièrement pulpeuse (même de loin) qui semblait lutter avec un problème insoluble… La longueur de sa jupe ultra-moulante ne permettait pas de couvrir et ses fesses… et sa poitrine! Elle tirait successivement le bout de tissus vers le haut et se rendant compte que ça devenait trop court, tirait vers le bas, découvrant un peu de trop sa généreuse poitrine… ça m'a bien fait rire et j'ai regretter de ne pas avoir de caméra à ma portée pour immortaliser la scène!
L'occasion de parler du silicone avec les enfants et de rajouter un thème à la balade: trouver les inscrites au patrimoine mondial du Silicone!
On part ensuite à pied longer cette artère protégée. Les monuments se suivent et ne se ressemblent pas. Difficile quand même de comprendre la raison de inscription par l'UNESCO.. Finalement on a peut-être déjà passé à côté de façade aussi belles à Paris ou à Vienne sans savoir qu'elles aussi étaient protégées...
Notre carte de transport publique se terminant à 19h00 on fait en sorte d'être à peu près à l'heure, mais suite à une erreur de parcours on arrive de nouveau assez tard à la maison..
Nouvelle séance de planif, il s'agit de discuter du trajet.
On a deux options:
la Roumanie, comme prévu avec un saut à travers les Carpates mais un axe nord-sud mal desservis et un contournement de Bucarest infernal paraît-il. En plus un réseau auto-routier en pleine construction et on en a un peu marre après notre expérience Polonaise.
Soit la Serbie, dont on nous a eu à plusieurs reprises averti de la "dangerosité". Mauvaises routes, policiers véreux, taxes routières arbitraires et exorbitantes… Mais beaucoup d'heures de routes en moins et une philosophie résolument "orientée-express". Si on la joue Serbe, on traverse d'un trait et on essaie de passer plus de temps en Turquie, laissant Roumanie et Serbie pour une autre aventure… Finalement c'est l'option "par avion"!
On va se coucher sans savoir, la nuit porte conseil!
jeudi 22 septembre 2011
Slovaquie et Banska Stiavnica puis Budapest
Après cette visite difficile, nous nous dirigeons vers la Hongrie, pas mécontents de quitter la Pologne, ses routes défoncées, ses rues sales et ses habitants peu souriants. Il faut dire que la température maussade et le brouillard ne font sourire personne.
Nous quittons le pays en passant une chaîne de montagne très jurassienne et plongeons ensuite vers la plaine. Aussi fou que cela puisse la route prend immédiatement un autre aspect… Les gens dépassent de manière plus conventionnelle, les chaussées sont meilleures et les abords incomparablement plus propres. Le premier village nous sidère par sa propreté, le soin apporté aux jardins et aux propriétés, même modestes. Les filles sont soudain bien plus jolies et les paysages changent aussi et ressemblent un peu aux Pays d'En-Haut. Nous sommes finalement descendu au sud et roulons sous des latitudes proches de la Suisse.
Notre premier but en Slovaquie est de nous trouver un coin pour la nuit. Nous visons Banska Stiavnica qui est également au patrimoine mondial et en sortant de l'autoroute trouvons un petit coin pas trop propre mais aux bords d'une rivière. La nuit fait oublier les détritus et la rivière nous permet un bain familial froid, mais pas cher en eau!
La suite de la journée nous amène à la frontière Hongroise en route pour Budapest que nous atteignons l'après-midi. Le camping "Niche" que nous avions repéré dans Lonely Planet nous accueille dans un ancien terminus de tram sur la colline Buda, à quelques kilomètres du centre ville. La propriétaire nous reçoit chaleureusement en français avec un délicieux accent hongrois et nous donne toutes les explications souhaitées sur la ville et les transports publics, avec des tickets de bus pour un aller simple en ville! Top classe. Le matin le petit déj' sera offert et nous nous installons rapidement en toute confiance!
Départ donc pour un premier coup d'œil à la ville.
Tram et bus nous amène au centre ville et nous partons pour une balade sur la colline de la vieille ville. D'emblée nous sommes stupéfaits par la beauté des bâtiments et des rues. Les allées sont larges et vertes et la ville grouille littéralement de monde. Nous grimpons sur la colline du château et tombons sous le charme de la première église venue… l'Eglise St. Mathias qui domine le Danube. La vue est grandiose et nous faisons face au parlement, somptueux palais blanc qui étincelle véritablement. L'architecture rappelle Prague mais en plus vaste et surtout avec une magnifique dominante de bâtiments blancs.
Nous assistons au coucher du soleil (derrière nous) sur la ville éclairant petit à petit la ville de tons oranges et rouges.
Nous nous promenons dans la ville et rencontrons un couple de retraités (nous ne rencontrons QUE des retraités) australiens avec qui nous sympathisons immédiatement et qui nous laissent une foule de tuyaux pour la suite de notre périple downunder. Chaque fois que nous croisons des Aussie, le sentiment d'ouverture et de simplicité est le même! On ne se réjouit que plus d'être chez eux! Ces deux-là, Hongrois de naissance, profitent du mariage de leur fils au Canada pour faire un tour du monde et visiter l'Europe.
Le soleil couché nous partons pour les bains thermaux de la ville, véritable centre névralgique des rencontres professionnelles informelles. Les bains sont un immense complexe de piscines de toutes températures, de saunas, massages etc… dans un cirque superbe d'architecture baroque. On passe 3 heures de bassins en bassin, de saunas en saunas et sortons vidés mais reposés (et propres!).
Retour à minuit après pas mal de marche car nous avons bien sûr ratés le dernier bus!