Ville souterraine

Ce matin, debout à l'heure du muezzin pour aller voir le décollage des ballons et le lever de soleil depuis les hauts de la ville, et ensuite partir assez tôt pour éviter les touristes lors de notre prochaine visite!

Nous quittons Göreme avec le sentiment déjà vécu qu'on resterait bien quelques jours de plus!!! Direction le sud encore quelques kilomètres pour visiter aux premières heures (en fait à l'ouverture) les villes souterraines de Kaymakli et Derinkuyu, à une quarantaine de kilomètres de Göreme. Quand on dit ville souterraine, ce n'est pas un vain mot! 3'000 personnes vivaient sous terre dans la première et 10'000 dans la deuxième!

A Kaymakli c'est sur 8 étages que la ville s'étendait avec écuries, cuisines, réfectoires, stocks de tout les aliments possibles, églises etc etc! Les populations troglodytes chrétiennes s'y cachaient pour éviter de passer par les armes Perses ou Arabes! L'entrée était anodine et l'intérieur possédait plusieurs systèmes de fermeture d'urgence avec d'énormes pierres rondes qui pouvaient être lâchées et roulées dans de longs toboggans qui se terminaient au milieu d'un couloir et faisait ainsi une porte bien étanche! Les centaines de couloirs minuscules témoignent aussi du fait que l'homme de l'époque était bien plus petit que nous et l'essentiel de la visite se déroule accroupi!

On a peine à imaginer la vie dans ces couloirs… aucune grande salle, aucun espace, pas de rues, aucun moyen de se croiser dans les couloirs, de courir, de sauter! Il n'y a que des trous de souris, des trous pour marcher, des trous pour dormir, des trous pour stocker la nourriture et les animaux et des trous pour déposer les quelques bougies sensées amener un minimum de lumière dans la vie!

Et un subtil système d'aération pour permettre aux plus pauvres vivant en bas, de survivre à 80 mètres de profondeur! Impressionnant!

Nous sommes les premiers sur place, et juste après nous commence le bal des cars et des japonais qui ont tôt fait de remplir la ville! On ressort au milieu d'un monde fou qui se précipite à l'intérieur, convaincus d'avoir eu raison de nous lever tôt et bien décidé à ne pas aller visiter la deuxième ville!

On prend donc la fuite assez tôt direction l'ouest et la côte afin de prendre un ferry pour les îles Grecques.

Nous nous arrêtons pour la nuit sur une petite montagne dans un champ de pierre et d'herbe au bout d'un chemin de terre. Le dernier village était particulièrement pittoresque avec ses maisons de terre séchées et les habitants nous regardaient passer comme des extra-terrestres dans notre monstre bleu et blanc… Nuit calme et étoilée avec un ciel clair comme on a pas l'habitude de le voir dans nos contrées sur-illuminées la nuit.