Suite de la route ouest avec un arrêt prévu à Pamukkale, ancienne cité thermale romaine et grecque de Hierapolis. Une ville romaine gigantesque qui dominait une source d'eau chaude à 36° extrêmement calcaire, dont les dépôts ont réalisé aux cours des millénaires de somptueuses fontaines et piscines en gradins sur des centaines de mètres! La ville était un endroit de villégiature pour les riches romains et Cléopâtre y avait sa piscine! Parmi les ruines on trouve encore un grand amphithéâtre et certaines des piscines de la ville en ruine sont remplies de colonnes renversées ce qui leur donne un charme incroyable… Ternis malheureusement par le monde et le côté "pompe-à-fric" qu'a pris l'ensemble.
Nous nous baladons longuement dans les terrasses, protégées par l'UNESCO, et nous prélassons dans des rivières chaudes, en se couvrant de boue calcaire pour ce faire passer pour des aborigènes peints….
La nouvelle ville quand à elle, est au bas des chutes et des terrasses et la vue sur le site est saisissante. Bien vite le site se couvre littéralement de monde et l'ambiance perd vite de son charme… Tout ça sous un soleil de plomb et l'impression d'être dans un four à rôtir! Après quelques heures, on en a assez et partons pour la côte que nous devrions atteindre le soir.
En sortant de la ville, petit arrêt WIFI pour trouver et réserver un ferry pour notre retour de Grèce fixé au 19 octobre. On prend un peu de marge par rapport à notre départ pour le Népal prévu le 31, les enfants souhaitant ardemment passer un peu de temps en Suisse et une marge de sécu en cas de problème nous paraissant sage.
Sur le départ, on croise un camping car bariolé que nous saluons poliment. Il y a donc d'autres camping cariste dans le coin!!! Puis 200m plus loin on réalise que le GPS nous propose une alternative plus rapide par l'autre côté de la ville et on fait demi tour, pour nous retrouver rapidement devant le camping car non seulement bariolé, mais entièrement couvert de motifs peints à l'aérographe: www.voyager-avec-les-gomez.com. "Une famille autour du monde", plaques d'immatriculations françaises, on se met à les suivre et à espérer pouvoir faire un brin de causette avec ces globetrotters…
Après quelques kilomètres à les suivre, les voilà qui tournent et s'arrête. On s'approche et engageons la conversation…
- Vous allez où???
- Eh bien, on habite ici!!!
Et nous voilà arrêté pour un bon moment à faire connaissance avec Philippe, Angélique, Marion (12) et Jessy Gomez (14)!
Parti pour un tour du monde en 2008, en plaquant tout, un commerce d'épicier traiteur et un travail de serveuse, dans l'idée d'aller refaire une vie plus saine et simple en Argentine. Leur voyage commence par l'Europe en profondeur, convaincu qu'ils la quitterait pour de bon, puis direction l'Asie un peu comme notre premier projet. Mais au Pakistan la situation politique et trop tendue et ils sont obligés de faire demi tour et de rentrer assez vite avec des mauvaises expériences par exemple de racket, en Iran et en Croatie notamment. Une famille passionnante pleine d'entrain et d'énergie, qui nous prouve que notre réticence sur certaines options était fondée. On se trouvait parfois un peu craintif ou trop prudent, mais leurs aventures Croates, comme nous collègues Lyonnais nous l'avait raconté il y a quelques jours, ou leur demi tour en cours de route, nous prouve le bien fondé de nos a priori! On a bien cherché, on a beaucoup lu avant de partir, mais les aventures relatées par des familles autour du monde datent souvent d'il y a 10 ans, et la situation géopolitique d'alors était probablement beaucoup plus simple! La richesse évidente des équipages camping-caristes par rapport aux populations traversées, choquait moins dans le paysage il y a quelques années quand la situation sociale était moins tendues. Pas de regret donc sur notre décision de poursuivre sac-à-dos et de relouer quelques choses en Australie.
Après leur retour en France, ils sont repartis en cargo pour l'Argentine avec le transporteur Grimaldi. Camping-car modifié, pour séparer hermétiquement la cellule de la cabine afin de se protéger des vols, voyage d'un mois sur le cargo avec le camping car pour le surveiller aux escales. Tension évidente à chaque arrêt où les travailleurs africains montaient à bord, accompagnés de dizaines d'autres équipés de cintre en forme de crochet, avec comme but évident d'ouvrir quelques voitures ou camion!
Arrivés en Amérique du sud, le voyage continue mais l'installation en Argentine se passe mal, et rapidement l'ambiance s'avère inappropriée pour une nouvelle vie d'ex-patrié. Ils décident alors de revenir en Europe et de partir monter une petite ferme en Turquie, pays qu'ils avaient adorer lors de leur premier passage et où ils avaient déjà séjourné 6 mois.
Les voilà donc installés ici, près de Pamukkale, depuis 2 mois, illuminés par le bonheur de créer leur petite ferme, avec pour but d'avoir une trentaine de chèvre et de vivre de leur production de lait et de fromage, ainsi que de l'élevage de poules, de canards, d'oies, de lapins et de cailles.
Nous sommes invités à dîner et passons la soirée et écouter et à partager nos aventures de vie. Leur parcours est étonnant et courageux. Ils ont tout quitté et vivent perdus ici avec la grand-maman dans l'espoir de refaire une vie plus saine et calme que la course qu'ils vivaient en France. Leur appartement est tout simple et petit et leur vie et centrée sur leurs animaux qu'ils apprennent à élever par eux-mêmes. Leurs chèvres sont portantes et sur le point de mettre bas, et c'est sur internet qu'ils essayent de comprendre comment gérer la situation! Dans le salon salle-à-manger se trouve la couveuse avec deux minuscules caillons de 1 et 3 jours et juste dehors une petite cage avec le grand frère de 4 jours. Bien trop petit pour les mettre dans la cage des autres à la ferme. Le prochain projet, déplacer tout ça y compris les enclos neufs, à 200m de là, dans une maison plus vaste et surtout plus proche de leurs enclos, histoire de leur permettre de mieux surveiller leurs animaux!
Incroyable trajectoire!
Les enfants sont transformés au contact des autres enfants et on réalise que notre "solitude" leur pèse un peu. Un problème qu'ont également rencontré les Gomez qui n'ont pratiquement jamais rencontré vraiment personne pendant leur 3 ans de voyages. Bien sûr on fait des rencontres, mais toujours de quelques heures ou jours seulement, et c'est trop peu! Titouan est comme d'habitude passionné pas les animaux et voudrait rester indéfiniment!
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